Archi-militant | Proximus quitte la mort du boulevard Albert II pour les boomboxes de Tour & Taxis

L’encre doit encore sécher sur le contrat, mais ce n’est plus qu’une question de mois: Proximus a signé un accord avec le promoteur Nextensa pour emménager dans de nouveaux bureaux. L'opérateur historique quittera le mortifère boulevard Albert II et ses tours jumelles pour s'installer dans le projet Lake Side, sur le site de Tour & Taxis.

Ce déménagement me semble assez significatif, car Proximus quitte un quartier nord unipolaire, sans aucune vie sociale, et sans passants après la fermeture des bureaux, pour un lieu misant résolument sur la mixité des usages. Et ça, c’est une évolution qui me ravit. Mixité des usages, mais pas que. En se penchant sur les détails du projet, on trouve dans le dossier Lake Side une multitude de petits détails qui font franchement la différence. En matière de mobilité par exemple, ce nouveau développement reléguera les voitures sous terre, à leur juste place. Et comme c’est déjà le cas depuis belle lurette dans cette ville-modèle qu’est Louvain-la-Neuve, les piétons et les vélos tiendront “le haut du pavé” dans ce nouveau développement du site tout proche du canal de Bruxelles. Les eaux de pluie y seront récupérées, de même que les eaux grises. Des espaces aquatiques y joueront le rôle d’abri de la biodiversité, et l’environnement sera verdurisé pour de vrai, autrement qu’avec un “gazon maudit”. En observant le plan, on en viendrait presque à penser qu’on est là à la campagne.

Bref, ce ne sont là que quelques-uns des aspects qui me font sentir que Nextensa tient le bon bout dans ce projet. Et qui me font dire qu'une page semble bel et bien définitivement tournée en matière d'aménagement urbain à Bruxelles. Désormais, les aménageurs et les politiques semblent avoir vraiment pris conscience qu’une ville ne peut se réduire à l’optimisation des mètres carrés. L’enfermement des fonctions et (même) des classes sociales appartenant au passé, des sites comme celui de Tour & Taxis deviendront des espaces où il faudra certes parfois s’accommoder des crottes de chien laissées par des résidents distraits, du bruit de la boombox des street dancers, de quelques papiers gras laissés par les travailleurs venus prendre leur sandwich sur les bancs publics à midi, et peut-être même de quelques tentes de demandeurs d’asiles, mais quelle différence d’avec cet horrible boulevard Albert II où tout sent la mort et la poudre une fois la nuit tombée.

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