Archi-militant : vous avez une idée “loufoque”? Lancez-vous!

Dans le domaine de la construction, il y a parfois des inventions loufoques sur lesquelles personne ne parierait un kopeck. Soit parce que le modèle économique qui sous-tend l’idée est défaillant, voire totalement absent, soit parce que l’idée lancée semble trop naturelle, trop simple, trop évidente.

Il en va ainsi des briques en terre crue d’Argibat ou des panneaux isolants en herbe de Gramitherm dont j’ai eu l’occasion de parler dans une chronique de 2021. Ces deux projets ont en commun de reposer sur de simples solutions naturelles que personne n’avait jusqu’ici cru bon d’investiguer. Et je pourrais assurément en dire autant de ce WFG (Water-Filled Glass) que j’ai découvert récemment au gré de mes lectures. Lancé par un universitaire anglais sur base d’un travail de recherche, ce projet s’est transformé en spin-off et propose des doubles vitrages dans lesquels le vide d’air est remplacé par de l’eau.

Si cette manière de procéder paraît tirée par les cheveux, elle présente l’avantage de réduire de manière notable la consommation électrique des groupes de HVAC dans les bâtiments en été. Et une fois que les premiers frimas font leur apparition, via un réseau de canalisations, les calories apportées à l’eau capitonnée entre les deux surfaces vitrées peuvent être transportées partout dans le bâtiment. Avec, en moyenne, des économies de 25% à la clef. Ce n’est certes pas aussi mirobolant que les chiffres astronomiques souvent donnés par des commerciaux pour des systèmes technologiques de haute volée. Mais ces chiffres se vérifient-ils toujours en réalité ? Et qui croire en priorité : le commercial qui vous délivre des certitudes avec aplomb ? Ou le chercheur ?

Dans une interview accordée à une revue scientifique, le chercheur-architecte-entrepreneur Matyas Gutai qui a eu cette idée du Water-Filled Glass avouait récemment sans se cacher que son idée lui paraissait “loufoque”. Et qu’en dépit de cela, il avait précisément persisté et signé. C’est ce même parcours en trois étapes que je retrouve chez les entrepreneurs qui ont lancé Gramitherm et Argibat: 1. Considérer que la nature peut nous apporter ce qu’il y a de plus efficace et de plus simple à mettre en œuvre; 2. Ne pas écouter les mauvaises langues qui claironnent que la technologie de haute volée prime toujours sur les solutions naturelles ; 3. Persister et signer jusqu’à ce que le “loufoque” s’impose comme une évidence et que l’on se résigne à accepter humblement que c’est dans la nature que l’on trouve souvent les solutions les plus efficaces.

 

https://www.waterfilledglass.com

https://gramitherm.eu

https://www.argibat-new.com

 

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