La toiture bleue est en quelque sorte une version améliorée de la toiture verte, avec une performance de retenue de l’eau supérieure. Ce toit est élaboré de manière à stocker temporairement les eaux de pluie, puis à les libérer progressivement. Il fait donc office de réservoir de rétention sur le toit. Ainsi, vous, en tant que concepteur, faites d’une pierre plusieurs coups: vous économisez de l’espace précieux au sol d’une part et d’autre part, vous ne devez pas faire face à des frais supplémentaires pour l’aménagement d’un réservoir tampon ou de citernes. Par ailleurs, ces toitures permettent d’éviter l’engorgement des systèmes d’évacuation et d’alléger la pression sur les réseaux d’égouttage en limitant l’afflux vers les égouts en cas d’averses intenses. C'est ce que dévoile Tectum Group sur son site.
“La mise en place d’un toit de rétention doit répondre à certaines règles, qui sont à respecter dès la phase de conception,” dit Philip Bruon, manager produits chez Tectum Group. “Il faut également veiller à la dimension du projet à créer. Celui-ci a, en effet, un impact sur le poids de charge total que pourra supporter la structure du bâtiment. De plus, le toit doit avoir un degré de pente nulle, autrement, le système ne sera pas en capacité de retenir efficacement les eaux pluviales.”
Suite au poids supplémentaires des volumes d’eau, les exigences en matière d'isolation sont aussi plus élevées.
"Celle-ci doit avoir une résistance à la compression suffisamment élevée. Selon Buildwise, anciennement CSTC, et les exigences prescrites par l’UBAtc, les options sont très limitées. Seul le verre cellulaire, le XPS et, dans certains cas, l’EPS conviennent pour une toiture bleue. L’isolation PIR très populaire n’est donc pas un bon choix pour un toit de rétention, " précise Sven Devlieghere, manager de projets.
Vous trouverez plus d’informations sur les isolants recommandés pour les toits verts dans notre article Isolation PIR: incompatible avec les toitures vertes intensives.'Isolation PIR: incompatible avec les toitures vertes intensive'
La hauteur des bordures de toit doit également être suffisante pour pouvoir accueillir une structure de toit plus épaisse. La hauteur de la bordure dépendra du volume d’eau que vous souhaitez tamponner sur le toit : plus grand le volume à stocker, plus haute la bordure.
"Pour réguler le drainage de l’eau, le toit bleu peut être statique ou dynamique. Sur le toit bleu statique, l’eau de pluie mettra plus de temps pour atteindre les drains de sortie. Un toit bleu dynamique par contre est équipé d’un système de contrôle qui évacue l’eau en fonction des prévisions météorologiques. Lorsque de fortes averses sont prévues, le toit se vide afin de libérer de l’espace pour récupérer l’eau de pluie au moment où les égouts sont encore en mesure de l’absorber. Cela vous permettra aussi de collecter les eaux pour combler l’absence d’eau en période de sécheresse. En combinant le toit de rétention avec un toit vert, l’eau de pluie peut également être utilisée pour les plantes par capillarité. Sur un véritable toit bleu, on peut envisager de rendre l’eau visible. Cela confère une valeur esthétique au toit et sert de point d’eau pour les oiseaux et les insectes. Le gouvernement de certains Etats allemands reconnaît la valeur ajoutée des toits bleus, en accordant une réduction de la taxe sur le déversement des eaux usées domestiques au propriétaire qui installe un réservoir tampon sur le toit ", raconte Philip Bruon.
L’eau stockée sur une toiture verte peut être réutilisée à plusieurs fins. " Il est faux de croire que l’eau de pluie ne convient pas pour alimenter les toilettes en eau non potable, " dit Philip Bruon. “ Moyennant l’installation d’un bon préfiltre, l’eau est parfaitement utilisable. Les 3-4 premières années, il peut y avoir une décoloration brune à cause de la présence de matière organique dans le substrat. Mais cela ne pose pas de problème en soi. Il s’agit là d’une question de perception et d’information. D’ailleurs, un filtre à charbon actif permet d’éviter cette décoloration. "