Infosteel a révélé le 22 février dernier le nom des lauréats du Concours construction acier 2020. Ce concours est organisé chaque année, à tour de rôle, en Belgique et au Luxembourg. Les lauréats - projets et bureaux d'architectes - sont présentés chaque semaine sur architectura.be. Voici le lauréat de la catégorie 'Eléments spécifiques en acier', A Giant Sculpture de Gijs Van Vaerenbergh. Une tête à facettes, construite comme un dôme, qui apparaît comme un élément étonnant dans le paysage du domaine Hoge Mouw à Kasterlee.
Motivation du jury
« Pour le public, il s’agit d’une oeuvre d’art interactive, mais du point de vue de la construction métallique, c’est un exploit technologique. L’application des facettes dans une structure coquille a engendré un modèle en matière d’ingénierie et un chef d’oeuvre en ce qui concerne l’exécution. Elle démontre discrètement les possibilités extrêmes de la conception et de la construction avec de l’acier. »
Le projet
Maître d'ouvrage : Province d'Anvers
Architecte : Gijs Van Vaerenbergh
Bureau d'études : Ney & Partners
Entreprise générale et constructeur métallique : Arel
Un paysage varié avec des forêts de conifères sur un sol sablonneux, des landes, des fagnes, des sables mouvants, des chemins creux et des voies navigables : le Hoge Mouw, qui fait partie du Kempen Heuvelrug près de Kasterlee, est une réserve naturelle particulièrement riche en récits mystiques remontant aux cultures préchrétiennes. Au sommet de la crête, sur une dune endormie de 30 m de haut, se trouve ‘A Giant Sculpture’, une sculpture permanente spécifiquement liée au site.
Sa tête à facettes, construite comme un dôme, se compose de 2.115 triangles métalliques de 6 mm d’épaisseur, soudés l’un à l’autre. Des pièces ont été découpées et enlevées à certains endroits et, d’un côté, il est possible de pénétrer à l’intérieur de la sculpture. Le colosse mesure 6 x 5 x 3 m et pèse environ 2 tonnes.
Malgré ses dimensions imposantes, la statue ne révèle pas immédiatement ses secrets. Venant de la forêt, le visiteur pénètre dans un endroit ouvert et creux, où se trouve la tête monumentale. On dirait qu’elle vient d’être découverte et que le reste du corps est toujours sous la surface. Elle sort de la dune
parabolique tel un vestige des temps anciens. La tête reproduit les traits classiques des déesses de la sculpture grecque. La taille de l’oeuvre fait également penser à des fragments de sculptures antiques déterrées. On joue ainsi avec des références à l’histoire, tant de l’art que locale, inspirées par la nature extraordinaire du lieu. Ce nouvel élément stupéfiant alimente la construction de mythes ultérieurs en lien avec le paysage.