Une fois les travaux de gros œuvre et d'isolation terminés, vient le tour de la finition des espaces intérieurs. En règle générale, il est, selon le CSTC, toutefois impossible d'appliquer une finition directement sur les éléments de gros œuvre – et ce, pour différentes raisons (étanchéité à l'air, isolation thermique et acoustique, tolérances, …) – et il convient de prévoir des couches intermédiaires appropriées (chape ou enduit, par exemple).
En outre, les changements apportés au processus de construction en réponse aux nouveaux défis de notre société et aux réglementations toujours plus strictes ont influencé les caractéristiques ainsi que la mise en œuvre de ces couches intermédiaires, entraînant parfois dans la foulée de nouvelles formes de pathologies.
L'irrésistible ascension de la chape flottante
Avant l'entrée en vigueur de la réglementation PEB, les planchers n'étaient presque pas isolés thermiquement et les chapes étaient coulées directement sur le plancher portant (éventuellement avec interposition d'une membrane synthétique). Rares étaient les cas dans lesquels une chape flottante était posée sur une mince couche d'isolation thermique ou acoustique. A l'époque, les cas de pathologies auxquels le CSTC était le plus souvent confronté dans ce domaine concernaient l'apparition de fissures dans la chape et une faible cohésion de sa surface.
La fissuration des chapes résulte souvent du retrait inévitable du matériau lors du séchage. Une faible cohésion de la chape (voir figure 1) est, quant à elle, principalement due à une composition inadaptée et à une compaction insuffisante du mortier ainsi qu'à un séchage trop rapide de la surface de la chape. Ce dernier phénomène peut être observé lorsque la chape est mise en œuvre dans un bâtiment qui n'est pas encore étanche à l'air, par exemple. L'utilisation de plus en plus fréquente des canons à chaleur ou des déshumidificateurs pour réduire au maximum les délais de séchage et accélérer la cadence de construction augmente également le risque de séchage trop rapide de la chape.
De nos jours, les réglementations énergétiques et la normalisation acoustique imposent en principe d'intégrer une isolation thermique et/ou acoustique dans la composition des planchers. En règle générale, cette isolation est posée directement sur le plancher portant ou sur une couche de remplissage appliquée sur le plancher portant (et dans laquelle les conduites sont noyées). La chape est ensuite coulée sur cette couche d'isolation; on parle alors de 'chape flottante'.
Dans la NIT 193 et Les Dossiers du CSTC 2009/3.15, le CSTC signalait déjà que la réalisation d'une chape flottante s'avère plus délicate. C'est pourquoi un certain nombre de recommandations complémentaires en matière de pose ont également été formulées pour ce type d'ouvrages. Ainsi, les chapes flottantes doivent être dotées d'une armature placée entre le tiers inférieur et la moitié de l'épaisseur de la couche. Cette armature est destinée à répartir les contraintes engendrées dans la chape, mais aussi à compenser les déformations de cette dernière (telles que le retrait et la dilatation) et à les transmettre aux joints de fractionnement. De plus, la chape doit être subdivisée en panneaux présentant une surface maximale de 50 m² (40 m² pour les planchers chauffés), une longueur maximale de 8 m ainsi qu'un rapport longueur/largeur de 2/1 maximum. Par ailleurs, la compression de l'isolation (thermique) sous la chape est souvent limitée à un certain pourcentage de l'épaisseur initiale d'isolant (voir Les Dossiers du CSTC 2010/4.12). Enfin, des exigences sont également imposées en matière de déformation absolue de l'isolation (en mm).
Les performances mécaniques constituant la caractéristique la plus importante d'une chape (flottante), une bonne composition de cette dernière est essentielle. Pour la réalisation d'une chape flottante, on utilise d'ordinaire au moins 250 kg de ciment par mètre cube de sable. Le sable utilisé ne peut pas être trop fin (voir NIT 189, figure 7), sans quoi il favoriserait le retrait de la chape. Nous conseillons d'employer un sable présentant une granulométrie d'au moins 2/5.
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