Goffart-Polomé a livré le Musée des Beaux-Arts de Charleroi

La Ville de Charleroi voulant créer un nouveau haut lieu de la culture dédié à la mise en lumière de l’importante collection d’art à disposition, un concours d’architecture fût lancé portant sur la rénovation et l’aménagement des anciennes écuries Defeld, bâtiment classé situé au pied de la Tour de Police dessinée par Jean Nouvel en un musée contemporain susceptible d’accueillir de meilleures conditions les visiteurs de la cité carolo. Concours remporté par Goffart-Polomé architectes, qui a livré récemment le projet. 

Bâtiment construit en 1887 au sein des casernes Defeld, les écuries sont une des deux ailes restantes du complexe, partiellement démolies pour créer l’esplanade de la police. L’enjeu principal du projet consiste en récréer une nouvelle entrée au bâtiment de manière à asseoir la présence du musée dans le contexte urbain du projet tout en donnant lui conférant un accès direct depuis le boulevard Mayence. A l’intérieur, l’entrée définit le projet. Le niveau intérieur étant considérablement plus bas que le niveau de la rue, un escalier monumental dessert les différents espaces d’exposition – temporaires au rez-de-chaussée et permanents au premier étage – tout en permettant à la fois une relation visuelle plus importante entre ceux-ci et en créant un espace tampon entre exposition et espace public.

Gestion des flux et de la lumière dans un bâtiment classé

S’agissant d’un bâtiment classé, l’intervention extérieure s’est limitée à la création d’une nouvelle entrée majestueuse, matérialisée par un portique en béton architectonique signifiant la présence du musée depuis la rue. Soucieux de ne pas dénaturer la composition initiale du bâtiment, la gestion de la lumière naturelle était également un paramètre important vis-à-vis des moyens à mettre en œuvre pour protéger les œuvres des rayons UV tout en offrant au musée suffisamment de lumière naturelle. A cette fin, les salles d’exposition de la collection permanente ont été regroupées sous forme d’antichambres avec éclairage contrôlé tandis que les espaces de circulation, notamment la galerie des portrait longeant la façade est baignée de lumière naturelle filtrée au moyen d’écran anti-UV. La gestion des flux était également un paramètre vital du projet. La création d’un cheminement clair pour les visiteurs était essentiel. Pour cela, l’intervention majeure au sein du bâtiment consiste en l’ajout d’un escalier monumental desservant les différentes salles d’exposition tout en reconnectant visuellement des étages qui, jadis étaient uniquement superposés, communiquent désormais.

Gestion des fonctions

Outre l’entrée monumentale reflétant la présence du musée dans l’espace public, l’approche pragmatique de la gestion des fonctions est également à souligner. Le rez-de-chaussée se compose de deux salles monumentales avec des plafonds à double hauteur, des voûtes en brique et des colonnes en pierre bleue structurant l’espace. La première salle, dans la continuité visuelle de l’entrée, est conçue comme une agora pouvant accueillir les vernissages et autres conférences. Un second espace monumental se situe dans la continuité de l’agora, bien que la transition entre les deux espaces est marqué par un pincement spatial à l’instar d’un sas préservant l’intimité des différentes occupations. Cette seconde salle est dédiée aux expositions temporaires. A cet effet, le mobilier, support des œuvres, est mobile et basé sur la distance séparant les colonnes en pierre permettant de créer divers scénographies.

Au premier étage, où la collection permanente est exposée, l’ambiance minérale et ouverte du rez-de-chaussée laisse place à des espaces d’exposition plus intimistes et chaleureux. Les différentes salles, suivant le principe d’antichambres, sont connectées par des ouvertures positionnées et conçues pour souligner la succession et la transition entre les espaces au moyen de baies hautes et étroites. D’autre part, le parcours est accentué par un espace généreux et ouvert tant au début qu’à la fin. Une galerie de portraits ininterrompue ramène enfin le visiteur à son point de départ, l’entrée du musée.

Source: Goffart-Polomé
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