"Het Geheugen van Maastricht" : du mobilier urbain produit à partir de débris de construction

En 2017, l'artiste néerlandais Paul Koenen remportait le Design Award 'Made for Maastricht'. Un an plus tard, les premières pièces de son mobilier urbain, produites à partir de débris de construction, sont installées à Maastricht.

Maastricht connaît actuellement un énorme changement physique. Démolition de complexes industriels, rénovation des quartiers de l'après-guerre, construction du tunnel Koning-Willem Alexander: il s'agit du plus grand changement survenu dans la ville de Maastricht ces 100 dernières années. Avec cette transformation, d'anciens repères disparaissent dans les lieux publics et donc aussi, lentement mais sûrement, de notre mémoire. Et si on rassemblait réellement les débris de ce qui a disparu aux endroits où se trouvaient les bâtiments ? Présentés sous la forme d'éléments d'assise, ils contiennent l'histoire du lieu et l'histoire devient un élément permanent d'un nouveau quartier. 

 

Mémoire de Maastricht

Les souvenirs sont rappelés sur le site, numériquement et matériellement. La mémoire de Maastricht est inscrite dans ses pierres. Les sièges attirent les passants et les touristes. Les résidents viennent aussi. Dans ces lieux publics changeants, il y aura de nouveaux repères. En raison de la différence dans les débris de construction -  tant dans les couleurs que dans les matériaux - chaque siège aura un design unique. Ils deviendront à nouveau les symboles du site, tout comme, auparavant, les complexes industriels disparus ancraient le site dans une histoire.

 

Plateforme numérique

Le projet sera étendu à l’avenir et deviendra une plateforme ouverte de l'internet des objets, permettant la communication sans fil avec les smartphones. Une balise d’information numérique reliera les informations du passé et du futur en lien avec les environs immédiats des sièges. La combinaison d'un objet fabriqué de manière artisanale, d'un récit en lien direct avec le site et de fonctions numériques créera un lieu de rencontre unique avec des possibilités sans précédent d'expérimenter les lieux. Si un certain nombre d'emplacements sont marqués de cette manière, cela créera une chaîne de points d'accès grâce à laquelle toutes sortes d'applications imaginables sont possibles :

  • envoyer des informations sur smartphone ou tablette. Un message audiovisuel sur ce qu'il faut savoir du site et de son environnement immédiat est immédiatement disponible et consultable ;
  • attirer l'attention sur l'emplacement d'autres banques d'informations. Une fois sur place, les gens sont accueillis et le message audiovisuel peut reprendre ;
  • proposer une fonction d'alarme. Via le smartphone, il est possible d'avertir les services d'urgence ;
  • faciliter différents événements, sur différents jours. Par exemple, une conférence le lundi, le point de départ d'une visite guidée le mardi et une variante locale du speakers' corner le dimanche ;
  • mesurer les performances sportives. Les utilisateurs (individuellement ou en groupe) sont motivés à bouger ; ils doivent par exemple effectuer le trajet entre deux endroits dans un certain laps de temps.

 

Conception

Les bancs sont constitués de deux parties différentes qui peuvent être agencées de toutes sortes de façons afin de modifier l’image globale. La base de chaque module consiste en une réflexion géométrique de deux lignes identiques. Cela crée des formes qui, inévitablement, se terminent et peuvent donc drainer facilement l'eau de pluie après une averse.  

 

Matériaux

L'idée a donc été de fabriquer du béton avec des débris de construction broyés, de le mettre dans une série de formes puis de les limer et de les polir.

Dans ce projet "Het Geheugen van Maastricht", tout tourne autour de la transformation de déchets d'un bâtiment (ou d'une industrie) qui redonne forme à un morceau d'histoire, à un récit. Les sièges peuvent aussi être munis d'un code qui réfère à une base de données - existante ou encore à développer - du patrimoine culturel immobilier disparu. En munissant les sièges ou leur environnement direct d'applications numériques, on permet le développement potentiel de nombreux concepts, parmi lesquels l'exploitation commerciale de l'entretien du mobilier.

 

Dimensions et poids

Petit module : 120 cm x 120 cm.  Hauteur : 45 cm. Poids : ± 500 kg.
Grand module : 120 cm x 245 cm.  Hauteur : 45 cm.  Poids : ± 1000 kg.

 

Source: Dorothée Van Hooff
Partager cet article:
Nos partenaires