Plusieurs cas de corrosion de toitures chaudes munies d’une couverture en zinc (*) ont été
signalés au CSTC au cours des dernières années. Le phénomène se manifeste en sous-face du zinc, et ce malgré la présence d’un coating de protection. Un article paru dans CSTC-Contact n°80.
Une étude initiée par notre Comité technique ‘Couvertures’ a révélé que l’oxydation du zinc était due à la migration d’eau au travers du coating et que ce phénomène était grandement influencé par la température et, surtout, par l’acidité de l’eau. L’étude nous a également permis de déterminer des compositions sûres pouvant être envisagées pour la réalisation des toitures chaudes en zinc (voir figure 1).
Migration d’eau au travers du coating
La présence d’eau en sous-face du zinc peut avoir des origines diverses, à savoir :
Acidité de l’eau
Le CSTC a analysé en laboratoire les solutions de macération de composants que l’on retrouve habituellement dans les toitures chaudes. Les résultats d’analyse montrent que les solutions issues des matériaux à base de bois (panneaux OSB, contreplaqué, laine de bois, …) présentent le pH le plus faible, ce qui indique une acidité très élevée, et que cette acidité augmente à mesure que grimpe la
température. Les isolants à base de polyuréthane (PUR) ou de polyisocyanurate (PIR), les laines minérales et le verre cellulaire ont, quant à eux, des pH proches de la neutralité et n’influencent donc pas ou peu le phénomène.
Recommandations relatives à la conception
Dans la NIT 266 (voir § 3.1), nous recommandions de réserver les compositions de toitures chaudes en zinc aux systèmes disposant d’une attestation d’aptitude à l’emploi (agrément technique, par exemple). Dans la pratique, cela signifiait que, en Belgique, seuls les panneaux de verre cellulaire étaient recommandés. Entre-temps, des essais
de vieillissement accéléré ont montré que d’autres compositions étaient envisageables, moyennant le respect d’une série de recommandations :
Les compositions similaires à celle représentée par la figure 1 (voir page précédente) ont été testées et ont montré un comportement satisfaisant.
Recommandations relatives à l’exécution
Durant la phase de chantier, nous recommandons :
Validation des compositions
Grâce à l’étude que nous avons menée, nous avons pu développer un essai de vieillissement accéléré destiné à évaluer le risque de corrosion des toitures chaudes. Cette évaluation, complémentaire aux essais de compatibilité avec le zinc, est effectuée sur une maquette représentative de la composition réelle de la toiture. La procédure d’évaluation consiste à humidifier cette maquette et à la soumettre à
des cycles de températures comprises entre 23 et 70 °C durant huit semaines. À l’heure actuelle, seules les compositions les plus fréquemment rencontrées ont été testées avec cette procédure. Les dégradations observées sur certains chantiers ont ainsi pu être reproduites en laboratoire. Nous avons également constaté que les compositions recommandées dans cet article se comportaient de manière satisfaisante. Cette procédure permettra de valider d’autres compositions ou de tester de nouveaux matériaux (nouveaux coatings de protection, par exemple).
La NIT 266 sera prochainement adaptée pour tenir compte des résultats de cette étude. Restez informé de cette mise à jour en vous inscrivant à la newsletter du CSTC.
(*) Une toiture chaude en zinc est une toiture dans laquelle l’isolant et l’étanchéité sont directement positionnés l’un contre l’autre, sans aération en sous-face du zinc.
Source : CSTC-Contact 2022-2, pp.8-9.