Pouvoir générer automatiquement des informations tridimensionnelles à partir de photos : cela est devenu une réalité grâce à la photogrammétrie. Si cette méthode est appliquée aux façades, les tâches de mesurage et de diagnostic deviennent plus aisées. Un article du CSTC publié dans le magazine Contact n°73.
La rénovation des façades anciennes est un domaine complexe, en particulier quand il s’agit du patrimoine. Avant toute intervention, il est en effet nécessaire de dresser un inventaire des matériaux et d’établir un diagnostic des pathologies existantes. Si de simples photographies suffisent à fournir un aperçu général, elles ne permettent ni analyses poussées ni mesurage précis.
De nouvelles technologies d’imagerie viennent bouleverser la donne. A l’aide d’un logiciel de photogrammétrie et de quelques photos d’un mur, d’une façade ou d’un bâtiment entier, il est possible de créer un modèle numérique détaillé de ces éléments. Ce modèle peut servir à observer et à mesurer chaque détail sans devoir retourner sur site et facilite également la communication avec le client.
Plus simples d’accès, certains appareils proposent une mesure photogrammétrique instantanée. Au premier regard, ce type de dispositif peut être confondu avec un smartphone, mais, si on y regarde de plus près, on constate que ce que l’on photographie est directement mesurable sur l’écran. Ces appareils combinent en quelque sorte les avantages de la photographie et du mètre laser. Ces ‘photos 3D’ pourront en outre être réutilisées à loisir.
L’information 3D est extrêmement riche et précieuse lorsqu’il s’agit de comprendre le bâti existant, de préparer des interventions et de communiquer entre collaborateurs. Ces nouvelles technologies permettent de créer de plus en plus facilement des modèles numériques avec toujours plus de précision.
Vous avez dit ‘photogrammétrie’ ?
Telle la vision humaine, la capture d’un objet sous plusieurs angles de vue permet d’en déduire la distance. A l’aide d’algorithmes avancés, il est ainsi possible de créer des modèles 3D détaillés sur la base de photographies. Cette technique est celle de la ‘photogrammétrie’. L’arrivée des appareils photo numériques, l’amélioration de leurs spécifications techniques et le développement de l’informatique ont nettement amélioré les outils disponibles. En quelques années, une transformation profonde s’est opérée en passant de techniques de modélisation hautement spécifiques à des méthodes beaucoup plus automatiques et accessibles. La photogrammétrie s’est déjà trouvé une place de choix dans le patrimoine. Elle se pose en complément au scanner laser, lorsque la qualité de l’information visuelle est aussi importante que la précision géométrique des relevés.
Pour plus de détails concernant cette technologie, consultez la Monographie n° 29 du CSTC ‘Le relevé 3D à l’heure du BIM’.
Source : CSTC Contact 2021/1 (n°73), pp. 12-13.