Pour éviter la propagation d’un incendie d’un étage à l’autre par l’intermédiaire de la façade, on prévoira un élément dit pare-flamme de 1 m à chaque niveau et on veillera à ce que sa jonction avec la structure portante du bâtiment résiste au feu. Pour les façades-rideaux, une nouvelle NIT proposera des solutions types sous forme de détails constructifs permettant de répondre à ces exigences réglementaires. Le présent article dévoile l’une de ces solutions. Un article paru dans le magazine Contact n°80, du CSTC.
Pour empêcher qu’un incendie ne se propage trop rapidement d’un étage à l’autre, plusieurs mesures sont à prendre :
La future NIT, intitulée ‘Sécurité incendie des façades : conception et mise en œuvre des façades-rideaux (acier et aluminium)’ est principalement dédiée à cette seconde mesure. Elle tient néanmoins compte des exigences relatives au choix des matériaux de la façade. Par exemple, dans le cas d’un bâtiment élevé (hauteur supérieure à 25 m), l’isolation devra être incombustible (classe A2-s3, d0 ou mieux).
Quelles exigences pour le pare-flamme et sa jonction avec le gros œuvre ?
Pour tous les bâtiments d’une hauteur supérieure à 10 m (bâtiments moyens et élevés), la réglementation incendie en vigueur en Belgique exige :
Quelles solutions sont proposées dans la future NIT ?
Différents cas de figure ont été regroupés comme suit :
Exemple de solution type
L’une des solutions décrites dans la NIT consiste à intégrer l’élément pare-flamme E 60 de 1 m à la façade-rideau au droit du plancher de compartimentage (2).
L’élément pare-flamme est constitué de tôles verticales en acier pleines (voir #3 à la figure 2) d’une épaisseur de 1 à 2 mm. Celles-ci sont fixées aux profilés horizontaux #1 de la façade-rideau. On prévoit un recouvrement d’au moins 30 mm entre elles. Un isolant en laine de roche #7 (épaisseur ≥ 60 mm et densité ≥ 45 kg/m³) est fixé mécaniquement aux tôles au moyen de tiges soudées par point, par exemple. Une tôle en acier en L #4 maintient les tôles au gros œuvre. Elle peut être discontinue, au droit des ancrages #2, par exemple. Son épaisseur n’est pas déterminante et peut donc être choisie librement. L’isolation de la façade #6 doit satisfaire aux exigences relatives à la réaction au feu des composants de la façade (fonction notamment de la hauteur du bâtiment) (voir le Dossier du CSTC 2020/3.4).
La jonction résistant au feu EI 60 entre la façade et le plancher de compartimentage peut être obturée à l’aide de laine de roche #8 (en panneau ou en vrac) d’une densité de 45 kg/m³ et compressée à 20 % (soit 55 kg/m³ in situ). Elle est mise en œuvre sur une hauteur minimale de 150 mm entre le plancher #5 et les tôles verticales #3. Une tôle en acier en L continue #8 (recouvrement de 30 mm) d’une épaisseur maximale de 1 mm maintiendra l’obturation #9 en place malgré les déformations attendues de la façade en cours d’incendie. Elle est fixée mécaniquement à la tôle verticale #3 et au plancher #5.
(1) Cette exigence ne s’applique pas aux bâtiments équipés d’installations d’extinction automatique de type sprinklage.
(2) Cette partie de l’article est une mise à jour du Dossier du CSTC 2019/1.4.