On nous demande souvent s’il est utile de prévoir une lame d’air en dessous d’une sous-toiture. Nous verrons dans cet article que c’est inutile dans la plupart des situations et même néfaste dans certains cas. Un article de Damien De Bock, ing., conseiller principal à la division ‘Avis techniques et consultance’ du CSTC, paru dans le magazine Contact n°78.
Exception faite des situations évoquées ci-après, une ventilation délibérée de l’espace situé entre la sous-toiture et l’isolation thermique est généralement superflue. Elle peut même, selon nous, se révéler néfaste dans la mesure où elle tend à accentuer le phénomène de condensation sur la face intérieure de la sous-toiture et, surtout, à réduire les performances thermiques du complexe. En effet, la présence d’une lame d’air peut favoriser la circulation d’air froid dans les isolants fibreux.
En outre, la circulation d’air extérieur au-dessus de l’isolant renforce les écarts de pression entre la lame d’air et les locaux. Résultat : la quantité d’air intérieur susceptible de migrer par convection dans le complexe toiture est plus importante. La convection de l’air intérieur au travers de ce dernier est liée le plus souvent aux discontinuités de l’écran d’étanchéité à l’air mis en œuvre par l’intérieur. Pour de plus amples renseignements à ce sujet, nous renvoyons à la NIT 251 relative à l’isolation thermique des toitures à versants.
Certains considèrent cependant cette ventilation comme nécessaire parce qu’elle permettrait un assèchement des condensats qui pourraient se former à la face inférieure de la sous-toiture. Or, il est important de savoir que :
Pour éviter ou limiter cette condensation, il faut non seulement que le complexe toiture soit étanche à l’air, mais également que cette étanchéité à l’air soit adaptée à la perméabilité de la sous-toiture à la vapeur et au climat intérieur du bâtiment (voir NIT 251).
Si l’isolant est placé entre les chevrons ou les fermettes, un remplissage complet de l’espace entre la sous-toiture et le pare-vapeur permettra de garantir :
Il existe néanmoins deux situations où le remplissage partiel, bien que moins favorable, peut se justifier :
Source : CSTC Contact 2021/ 6 (n°78), pp. 6-7