Le projet de l’association Baukunst (Bruxelles) - Bruther (Paris), lauréat de l’appel aux auteurs de projet organisé par la Société d’Aménagement Urbain (SAU) pour la construction de la « maison des médias » de mediapark.brussels, a été présenté ce mercredi. Cet immeuble de quelque 10.000 m2 sera construit à l’angle du boulevard Reyers et de la rue Colonel Bourg, sur un terrain appartenant à la SAU.Le bâtiment devrait être terminé et ses occupants s’y installer en 2021.
Le nouveau bâtiment accueillera :
Le budget de construction s’élève à 16 millions d’euros HTVA, financés par la Région de Bruxelles-Capitale et le Fonds européen de Développement Régional (FEDER). La COCOF a, elle, débloqué près de 3 millions d’euros pour le redéploiement de BX1 dans mediapark.brussels.
La SAU et les quatre futurs occupants principaux ont décidé de baptiser l’immeuble Frame (Brussels media community). Frame fait référence : au cadre, au cadrage d’image, dans les médias visuels ; à la trame dans le webdesign ; au cadre que le bâtiment offre pour l’essor d’un écosystème orienté médias ; à la forme et à la structure de la façade principale, côté Diamant ; à la « fenêtre » sur mediapark.brussels que constituera cet immeuble. Brussels media community exprime le caractère bruxellois, l’ambition partagée, la spécialisation médias de l’écosystème dynamique et ouvert sur lequel repose ce projet collectif.
Une vitrine de mediapark.brussels
Frame sera l’un des premiers nouveaux bâtiments de mediapark.brussels. Il s’agira d’un immeuble phare de ce nouveau quartier créatif bruxellois dédié aux médias. Sa qualité architecturale constituera, à la fois, un facteur d’attractivité pour d’éventuels autres utilisateurs et un standard qualitatif pour les futurs projets de cet ambitieux projet urbain.
Les architectes travaillent à présent sur le projet définitif. La SAU prévoit d’introduire la demande de permis de bâtir en juillet 2018 et d’entamer les travaux en 2019. Le bâtiment devrait être terminé et ses occupants s’y installer en 2021.
Reconfigurer un quartier pour renforcer un écosystème
Le Ministre-Président Rudi Vervoort explique que « Frame contribuera donc clairement à la volonté de la Région de Bruxelles-Capitale de renforcer son écosystème des médias et de la communication. Ceci en mettant à profit la décision de la RTBF et de la VRT de libérer une bonne partie des 20 hectares qu’elles occupent aujourd’hui en redéployant leurs activités dans deux nouveaux quartiers généraux, à construire, dans les toutes prochaines années, juste à l’arrière de leur immeuble commun actuel. En septembre 2017, la Région a acheté le site des radio-télévisions publiques. Autour des futurs nouveaux sièges de la VRT (55.000 m²) et de la RTBF (38.000 m²), elle va organiser le développement progressif de 2.000 à 2.500 futurs nouveaux logements, de surfaces pour accueillir de nouvelles entreprises des secteurs des médias et de la communication (30.000 m²), d’équipements de proximité (commerces, école, crèche…), d’un parc de 8 hectares, etc. Soit plus de 300.000 m² à construire au total, qui seront reconnectés aux quartiers limitrophes en supprimant les clôtures de l’actuel site des radio-télévisions publiques. »
Une équipe belgo-française sélectionnée parmi 51 candidatures
Gilles Delforge, le directeur de la SAU, se réjouit « du grand intérêt qu’a suscité le concours d’architecture pour cet immeuble-phare de mediapark.brussels. En avril 2017, nous avions reçu 51 dossiers de candidatures de grande qualité dans le cadre de l’appel aux auteurs de projet. Une partie des équipes pluridisciplinaires étaient belges, d’autres émanaient de divers pays européens (France, Allemagne, Espagne, Royaume Uni, Pays-Bas…) et certaines étaient constituées de groupements internationaux d’entreprises issues de ces pays. Cela dénote l’attention importante que soulève le développement de mediapark.brussels, dont Frame deviendra une vitrine.
L’architecte belge Adrien Verschuere, fondateur du bureau BAUKUNST, explique que son projet « questionne la présence de l’image et de l’information exposant notre société contemporaine, tout autant que son développement futur et les changements de paradigmes qu’ils suscitent. Engagée dans un inexorable mouvement de dématérialisation de ses supports, cet environnement médiatique a paradoxalement besoin d’affirmer et de manifester sa présence. Le projet s’enrichit de ce paradoxe : matérialiser la présence d’un contenu voué à son immatérialité.
Notre proposition soutient cette question par le biais des outils dont disposent la ville et l’architecture ; situés entre la permanence de l’environnement qu’il construit et la versatilité des façons de l’habiter. Il offre un cadre de vie ambitieux et suscite les synergies au sein d’un lieu voué à une communauté multiple, ouvert sur les besoins futurs, tant à l’échelle urbaine qu’architecturale.
Ces enjeux se traduisent par une intervention forte qui affirme la visibilité d’une activité et d’un site en devenir tout en constituant une plateforme d’échange souple et appropriable pour chacun. Au-delà de sa relative neutralité, le projet contextualise la disparité de son voisinage urbain ainsi que la mixité des pratiques qu’il abrite et accueillera dans le futur ».