La plus grande imprimante 3D du monde est désormais installée en Belgique, et plus particulièrement à Westerlo, sur le site de Kamp C, le centre provincial pour le développement durable et l’innovation. Elle va permettre d'imprimer une maison de 2 étages. Les entreprises intéressées seront invitées dès l'automne à venir expérimenter en pratique cette nouvelle technique de construction.
Bien que l’impression 3D fasse l’objet de beaucoup d’attention un peu partout dans le monde, on n'en est pas encore à l'impression de maisons. « Néanmoins, la technologie prend progressivement de l'ampleur », déclare Kai Van Bulck. Il participe au projet C3PO de Kamp C, qui vise à préparer le secteur de la construction (flamand) à cette technologie. L'imprimante à béton qui vient d'arriver à Westerlo jouera un rôle crucial à cet égard. Le Kamp C peut compter sur plusieurs partenaires de premier plan pour ce projet novateur : Beneens, ETIB / CONCRETE HOUSE, le groupe Van Roey, Thomas More, Trias Architecten, Ugent et Vicré. Saint-Gobain Weber Belgium participe également au projet.
Procéder par essais et erreurs
Il y a environ cinq ans, plusieurs universités belges ont lancé les premiers projets de recherche sur l'impression 3D de composants de construction. La technologie est désormais prête pour la phase suivante. Kai Van Bulck : « Nous sommes arrivés à un point où nous pouvons tester dans la pratique toutes ces connaissances théoriques. C'ets donc ce que nous allons faire avec notre imprimante 3D. L'objectif principal sera de surmonter les défis techniques auxquels la technologie est toujours confrontée, en procédant par essais et erreurs. »
Questions et problèmes techniques
La question du matériau est un bel exemple de ce défi. L’imprimante que Kamp C a achetée est particulièrement bien adaptée à l’impression de composants en béton. « Mais de quoi doit être composé ce béton, pour que nous puissions l'imprimer de la manière la plus efficace possible ? Cela peut varier d’une application à l’autre, nous devons donc réaliser l’expérience », déclare Kai Van Bulck. Le Kamp C doit également enquêter sur le renforcement du béton. « Nous ne savons pas encore s'il sera nécessaire d'intégrer un renfort dans les pièces imprimées. Si cela s’avère nécessaire, la question est de savoir comment cela pourra se faire efficacement et comment la législation traitera cette question. »
Expérimenter par soi-même
Le Kamp C démarre actuellement une phase de démo. Toutes les entreprises, institutions de recherche et établissements d’enseignement intéressés sont invités à venir essayer l’imprimante à partir de l’automne. Ces tests aideront à clarifier les questions techniques. Apporter son ciment n'est pas nécessaire: « Nous nous assurerons que tous les matériaux que nous avons déjà testés seront présents », déclare Kai Van Bulck. Le Kamp C ne facturera que les coûts de matériel et d'électricité aux participants.
Convaincre le secteur
Les entreprises pourront certainement expérimenter l’imprimante jusqu’en 2020. Assez en tout cas pour se familiariser avec tous les avantages de la technologie. « L'imprimante à béton a une grande valeur ajoutée pour créer des composants de construction complexes », précise Kai Van Bulck. « Pensez aux voûtes ou aux murs courbes. Aujourd'hui, ces éléments sont encore fabriqués sur place. Grâce à l'imprimante, cela pourrait bientôt être du passé. » Selon Kai Van Bulck, il y a beaucoup de chances que la phase de test au Kamp C puisse convaincre le secteur de la construction : « Dès que nous pourrons montrer quelles pièces peuvent être imprimées et où se trouvent les gains d'efficacité, le secteur basculera », affirme-t-il.