Cette construction emblématique de Paul-Amaury Michel dans le quartier Saint-Féry est désormais classée.
Le Gouvernement régional a approuvé la proposition du Secrétaire d’État bruxellois à l’Urbanisme et au Patrimoine Pascal Smet visant à classer la Résidence Saint-Géry, signée par l’architecte Paul-Amaury Michel.
Paul-Amaury Michel est un des principaux représentants du mouvement moderniste en Belgique.
La politique volontariste de protection du patrimoine d’après-guerre menée par le Secrétaire d’État Pascal Smet a pour objectif d’éviter que soient répétées les erreurs du passé, à savoir la démolition de nombreux édifices intéressants de la Région.
Paul-Amaury Michel est né à Bruxelles en 1912 et y est mort en 1988. Il a étudié à La Cambre auprès de Eggericx. Une fois son diplôme en poche, il est notamment entré en contact avec les architectes Le Corbusier, Robert Mallet-Stevens et Pierre Chareau, qui ont influencé son œuvre. Paul-Amaury Michel est devenu une des figures de proue de l’architecture moderniste à Bruxelles.
Il s’est d’abord spécialisé dans la conception de petits immeubles d’appartements. Sa première réalisation, la « Maison de Verre » à Uccle (classée depuis 1998), en est un exemple connu. D’autres projets renommés de Paul-Amaury Michel sont l’immeuble d’appartements au no 92 de l’avenue de l’Université (1937) à Ixelles et la Résidence Clarté (1938) au no 292 de l’avenue Molière.
À partir de 1950, il s’est principalement consacré à la réalisation de pavillons et de stands d’exposition pour représenter la Belgique à différents salons internationaux (Milan, Berlin, Budapest, Pékin...).
La Résidence Saint-Géry constitue un témoignage à part de l’architecture moderniste des années 1950 à Bruxelles. Elle a été conçue en 1955 et les travaux se sont achevés en 1958.
Après plusieurs années difficiles, un bel optimisme régnait alors sur la ville, se traduisant par une architecture gaie et colorée. Bruxelles se préparait alors à accueillir l’Exposition universelle de 1958 et souhaitait mettre en avant son rayonnement moderne sur la scène internationale. La Résidence Saint-Géry est un parfait exemple de cette nouvelle période architecturale qui perdurera jusque dans les années 1960.
L’immeuble compte sept étages, avec un espace commercial au rez-de-chaussée et trois unités de logement par étage. Les façades du bâtiment sont particulièrement dynamiques. Le bâtiment d’angle avec un grand gabarit au carrefour de la rue du Pont de la Carpe et la rue Artevelde, entre la rue Antoine Dansaert et les halles Saint-Géry, est un véritable point de repère visuel et urbain pour le quartier étant donné sa localisation.