Le bambou “remplacera d'autres matériaux” en architecture, selon Vo Trong Nghia

Il y a quelques jours, Vo Trong Nghia Architects a dévoilé le projet du pavillon vietnamien à l'Expo 2015 de Milan, qui sera construit en bambou. Tandis que les architectes de Penda, basés en Chine, proposaient de construire un grand hôtel avec le même matériau.

« Je pense que le bambou et le bambou laminé remplaceront d'autres matériaux et deviendront l'acier vert du XXIe siècle », déclare Nghia. « J'espère que de nombreux architectes sont conscients des possibilités qu'offre ce matériau et qu'ils vont construire de plus en plus avec le bambou. »

Le bambou, graminée géante à croissance extrêmement rapide, est disponible en abondance au Vietnam et est bon marché. Les tiges de bambou ne coûtent qu'un dollar pièce.

Depuis son enfance, Nghia connaît bien les propriétés du bambou. « Le bambou est utilisé traditionnellement pour confectionner des paniers, des services de table et du mobilier », explique-t-il. « Quand j'étais jeune, j'aidais ma famille à fabriquer de la vaisselle en bambou. »

L'architecte vietnamien a réalisé plusieurs projets dans lesquels il a utilisé le bambou, principalement dans son pays, le Vietnam. Les projets en question comptent des cafés et restaurants, où le bambou est utilisé structurellement pour former des arcs et des coupoles, mais aussi une proposition visant à solutionner la crise du logement au Vietnam en construisant des maisons peu coûteuses, faites de bambou et d'acier.

Le Wind and Water Bar de Nghia est coiffé d'une coupole de 10 m de haut en forme d'oignon, construite avec des tiges de bambou et recouverte de paille. L'armature de la coupole est constituée de 48 tiges de bambou préformées.

Dans le Kontum Indochine Café de Bamboo Architects, on trouve des piliers en forme de trompette, faits de tiges de bambou assemblées avec du rotin et des clous en bambou. Aucune liaison en acier n'est utilisée car elle causerait une charge trop importante en un seul point, ce qui ferait s'effondrer le bambou. Le bambou est préalablement trempé dans de la boue puis traité avec à la fumée, méthode traditionnelle pour préserver le bois des parasites.

Dans la proposition de Nghia’s de construire des maisons peu coûteuses, le bambou est utilisé comme revêtement plutôt que comme élément structurel. Des rangées de tiges de bambou font office de lamelles contre les parois murales faites de polycarbonate transparent. Le bambou a été choisi parce qu'il est bon marché et facile à remplacer.