Le Musée des Beaux-Arts de Charleroi,qui occupe aujourd’hui avec ses réserves, ses bureaux, ses collections permanentes et ses expositions temporaires le deuxième étage de l’Hôtel de Ville et les salles d’exposition du Palais des Beaux-Arts, ne bénéficie pas d’un espace adapté, clairement identifiable et qui lui soit dévolu. Avec ce déménagement qui devrait être effectif dès la rentrée de septembre 2018, le Musée rejoindra un espace adapté, réaménagé par Goffart-Polomé architectes : les anciennes Ecuries de la Caserne Defeld (1887) situées au pied le la Tour de Police, Boulevard Mayence.
Le site
Le bâtiment Defeld est un bâtiment historique qui date de 1887. Il était alors destiné à accueillir un corps de cavalerie de la gendarmerie et plus tard la police jusqu’en 2012. Ce bâti, désormais augmenté d’une « tour-signal » (2014) de 60 m de haut, due à l’architecte français de renommée internationale, Jean Nouvel, est aujourd’hui précédé d’un vaste espace public. Celui-ci est jouxté sur la droite par les bâtiments abritant Charleroi-Danses. Une brasserie devrait bientôt y être également installée en front de boulevard (entre Charleroi-Danses et l’ancien emplacement du porche historique aujourd’hui abattu). L’aile concernée par le projet est l’aile dite D (Nord). Dans ce bâtiment non classé en brique rouge et pierre bleue, de caractère, l’espace de 2080 m² qui sera dédié au Musée y est réparti sur 3 niveaux en ce compris les espaces administratifs. Les réserves muséales font quant à elles l’objet d’une étude séparée pour un déménagement qui devrait avoir lieu en 2020. En rejoignant l’espace dit des Ecuries, les missions muséales spécifiques de collecte et de conservation, d’étude et de gestion, d’exposition et de communication du patrimoine, devraient pouvoir se développer pleinement.
Le projet d'aménagement
Le projet global vise l’expression d’une identité forte du musée dans son rapport au contexte territorial et au contexte culturel et historique.
Afin de profiter de la haute visibilité du lieu dans la ville sans se retrouver à l’ombre de la tour de police, l’entrée principale publique du musée est aménagée sur le boulevard Mayence. Le musée se distingue ainsi des locaux de police situés au 2ème étage, et acquiert son identité propre. Cette nouvelle façade pignon garantit la visibilité et la promotion de l’activité culturelle alors que l’esplanade conserve son statut de parvis de tour. Elle n’en est pas moins activée par les relations visuelles que l’on peut avoir avec l’agora culturelle où oeuvres s’exposent et visiteurs déambulent.
La nouvelle organisation permet également de tirer parti du rapprochement inhabituel de ces fonctions. La cafétaria des policiers pourra ainsi être utilisée par le public lors d’événements, de même que la salle polyvalente du musée par la police ou le public en cas d’événement différencié de l’activité du musée.
La façade-pignon constitue le portail d’accès à la manière d’un narthex, un espace intermédiaire marquant la différence de statut entre ces deux lieux publics que sont le trottoir et l’agora culturelle.