La start-up belge Breezo a mis au point une technologie innovante pour le traitement de l'air. Au lieu de tuer les substances nocives, cette jeune société utilise des 'probiotiques'. Elle intègre donc des bonnes bactéries afin de compenser les effets des mauvaises bactéries.
La société Breezo a été créée en 2018, mais ses fondateurs avaient déjà mené auparavant quelques années de recherche intensive. Leur objectif est clair : proposer de vraies solutions pour purifier l’air, différentes de celles habituellement utilisées. Niko Lecluyse, co-fondateur, explique : « Les méthodes traditionnelles de désinfection sont des solutions à court terme. Avec notre technologie innovante, nous visons le long terme. »
Breezo a décidé d'axer son approche sur les probiotiques. « La grande différence est que le nettoyage chimique qui est habituellement réalisé utilise des biocides qui tuent tous les micro-organismes », explique Niko Lecluyse. Cependant, cette technique n'est pas sans inconvénients car les bactéries développent une résistance aux produits, réduisant ainsi leur efficacité. De plus, on ne sait jamais à l'avance quels microbes (potentiellement nocifs) remplacent les espèces éliminées. Enfin, les odeurs dérangeantes sont surtout estompées par des substances chimiques, ce qui peut être très nocif.
'Concurrence sociale' entre microbes
Les probiotiques apportent une réponse à tous ces problèmes. Niko Lecluyse: « Notre technologie ne tue rien : nous pulvérisons de petites particules de brouillard probiotique. Ce sont de bonnes bactéries, utiles et provenant de la nature. Par le principe de colonisation, nous jouons sur la 'concurrence sociale entre les microbes' dans l’air et sur les surfaces. De plus, les micro-organismes ne peuvent pas devenir résistants à d'autres micro-organismes. »
En plaçant des appareils à ultrasons dans le conduit de ventilation, il se forme un brouillard probiotique très fin, immédiatement diffusé dans l'air et les différentes pièces. Ainsi, les probiotiques peuvent éliminer certaines pollutions de l'air et se fixer ensuite sur toutes les surfaces verticales et horizontales afin de former une microflore saine.
Une brève pulvérisation (quelques minutes) des probiotiques par ultrasons apporte déjà, au bout de quelques heures, une microbiologie saine dans l'espace traité. En outre, les probiotiques ont également un impact important sur les nuisances olfactives organiques, les allergènes et d'autres polluants.
Les probiotiques de Breezo peuvent être utilisés dans toutes les zones de passage ou de rassemblement, des salles de fitness (où l’environnement chaud et humide peut poser problème, ainsi que les mauvaises odeurs) aux maisons de repos et de soins, en passant par les immeubles de bureaux. La technologie offre également de nombreux avantages pour les écoles. Pour le marché domestique, Breezo a mis au point un petit appareil autonome présentant les mêmes caractéristiques.
Le produit en tant que service
Breezo souhaite développer le modèle 'produit en tant que service', précise Niko Lecluyse : « L'installation reste notre propriété et le client nous paie une redevance mensuelle. En échange, Breezo se charge de fournir de nouveaux produits et s'occupe de la maintenance. De cette façon, nous soulageons nos clients des tâches les plus ingrates. »
La start-up de Deerlijk connaît un succès international. Breezo a récemment été sélectionné pour le programme "Scale Life Sciences Program" de PwC et pour le "Websummit" au Portugal. Niko Lecluyse : « Il s'agit du plus grand meeting technologique de l'UE, avec 70 000 visiteurs. Nous y ferons une courte présentation et nous y aurons notre propre stand. »
« En Belgique, cela reste pourtant un processus lent, car notre approche va à l’encontre des traditions et des standards. Les architectes qui se concentrent sur la certification WELL des bureaux ont récemment découvert notre offre et les choses commencent dès lors à bouger. De plus, la pollution de l'air n'est pas visible. C’est pourquoi nous nous engageons fermement à mesurer en temps réel les agents pathogènes et les allergènes pour prouver l’impact des probiotiques et raccourcir les cycles de vente », conclut Niko Lecluyse.