Les Tournaisiens d'accord sur le nouveau visage du Pont des Trous

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Edifié au XIIIe siècle pour défendre le cours de l'Escaut dans sa traversée de Tournai, le Pont des Trous constitue aujourd'hui un obstacle pour la navigation à grand gabarit entre le bassin de la Seine et le Nord de l'Europe. Icône du glorieux passé tournaisien au même titre que la cathédrale, défendu par une grande partie de la population, son remplacement suscite des débats passionnés. A l'issue d'un processus participatif, le conseil communal a approuvé ce 27 juin 2016  la proposition retenue par le comité d'accompagnement et va la transmettre à la Région wallonne, propriétaire du monument.

Trois fines arches en pierre

Au début du mois, l’architecte Olivier Bastin avait proposé trois esquisses. Toutes les trois comprenaient un traitement en gradins des quais proches et la pose de plateaux piétonniers de quelques mètres de large juste au-dessus de l’Escaut. Cela de manière à créer un effet «porte d’eau», les péniches passant dans l’espace laissé libre entre les deux plateaux. Une première version dite du «rien» se limitait à cet agencement. Une deuxième présentait trois arches : deux petites au-dessus des plateaux, une grande au-dessus de la partie navigable. Une troisième montrait deux piles droites supportant une passerelle à hauteur du sommet des tours. Au terme de la réunion du comité d’accompagnement, c’est l’option «aux arches» qui a été plébiscitée. Et qui vient donc d'être votée à l'unanimité par le conseil communal tournaisien.

 

Rétroactes

Avant d'en arriver à pareille unanimité – mais il faudra maintenant voir ce que décidera le SPW, maître d'ouvrage – beaucoupo d'eau a coulé sous le Pont. Une intéressante note de cadrage diffusée au début du processus participatif retrace l'état de la question et l'histoire de ce débat depuis 2012.  En voici quelques morceaux choisis :

« La décision du Conseil communal de soumettre à consultation populaire, le 25 octobre 2015, seulement deux options pour le remplacement des arches du Pont des Trous et rejetant toute forme de statu quo ou de contournement, a été perçue par certains habitants comme très orientée. Finalement, l’option majoritairement retenue par la population (pierre) va a l’encontre du choix initial du Comité d’accompagnement et des autorités communales (résille) et met à mal tout le processus administratif déjà enclenché (certificat de patrimoine, permis d’urbanisme). »

« Les interventions contemporaines réussies en centre ville sont rares et souvent insatisfaisantes. En dépit des contraintes imposées par la valeur patrimoniale du Pont (et dans le respect des orientations de la consultation populaire), la transformation des arches est l’occasion de poser un geste architectural fort, symbolique d’une ville qui veut montrer d’elle-même une image dynamique et renouvelée, tournée vers l’avenir. »

« En vertu des procédures de marché public, le maître d’ouvrage (SPW-DGO2 Département des voies hydrauliques de l’Escaut) est tenu de maintenir le contrat le liant depuis 2012 avec son auteur de projet (Bureau d’études Greisch, Liège), ses sous-traitants (dont Agence Nicolas Michelin et Associés, Paris) et les différents bureaux d’études impliqués. La solution qui émergera à l’issue des travaux du comité de pilotage sera donc développée avec cet AP. »

La note de cadrage est à consulter dans son intégralité ici.

Il faut donc à présent attendre la décision du Ministre Prévot, en charge du dossier. Et voir comment le bureau Greisch va traduire ce 'retour à la pierre', alors que les projets originels étaient d'une tout autre nature. Avec, en finalité, une nouvelle icône pour la Cité aux Cinq clochers vers 2020 ?

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