Lors de la construction de la nouvelle maison communale, la commune de Molenbeek-Saint-Jean n'a pas uniquement pensé à la durabilité et à l’écologie. Les problèmes causés dans les environs par la surabondance des eaux de pluie ont été également traités là où ils prennent leur source : sur le toit. Pour mener à bien ce projet, la commune a fait appel à Derbigum®.
L'agrandissement de la maison communale constitue un bel exemple d'un bâtiment passif qui offre en plus, une véritable valeur ajoutée pour tout le quartier. Il est vrai que dès le départ, ce projet a bénéficié d'une approche novatrice et bien réfléchie. Avec deux bâtiments supplémentaires de logements sociaux et une rue piétonne riche en espaces verts entre la rue Vandermaelen et la rue Sainte-Marie, l’expansion de la maison communale est devenue un véritable projet de développement du quartier baptisé « Zinneke II ».
Ecologie et durabilité
Pour la commune qui veut montrer l’exemple, il était évident d'articuler le projet autour de l'écologie et de la durabilité. Le bureau Pierre Blondel Architectes auquel le projet a été confié a embrassé cette philosophie en misant tout sur la durabilité. Ainsi, le bâtiment administratif est entièrement passif, de même que les cinq unités de logements sociaux. Si seulement trois de ces derniers sont certifiés passifs, les deux autres ne répondent pas moins aux normes bruxelloises en matière de logement passif.
Les éléments environnants ont également été conçus pour respecter l’environnement et garantir une atmosphère agréable. Du côté de la rue piétonne, le bâtiment administratif est ouvert sur les plantations d’arbres et les pièces d’eau, de manière à ce que les visiteurs puissent profiter du cadre par beau temps tout en attendant leur tour.
Le projet « Zinneke II » ne doit pas son nom qu’à son emplacement : en effet, l’ancien bras de la Senne qui se trouve sous la rue piétonne contribue à la démarche durable adoptée en matière de gestion des eaux de pluie.
Des applications novatrices en matière de collecte des eaux de pluie
Environ 82,2 % du territoire de la commune de Molenbeek-Saint-Jean se trouve sur un sol non perméable. Il est donc particulièrement important de gérer les eaux de pluie de manière intelligente. Le projet a donc accordé une grande attention à la collecte et à la retenue des eaux de pluie. À ces fins, un grand bassin a été aménagé. La rue piétonne et les toits jouent, eux aussi, un rôle crucial.
D’une profondeur de 3 cm, les pièces d'eau au rez-de-chaussée (3) collectent l'eau de pluie et assurent par la suite son évaporation grâce à la présence des arbres. Le même principe a été appliqué sur les toits. L'évacuation de l'eau pluviale a été aménagée de manière à ce qu'une partie de l'eau soit stockée sur le toit afin d'éviter un engorgement des égouts. Un espace permettant de stocker l’eau sur 4 cm de profondeur a été prévu, tant sur le toit végétalisé (2) que sur le toit couvert de graviers (1). Une partie de l'eau ainsi retenue s’évaporera naturellement, tandis que l’autre s’évacuera lentement par le système d'écoulement des eaux.
Cette mesure évite à la commune les risques d'inondations et d’engorgement du réseau des égouts en cas de fortes pluies.
Une approche spécifique pour les travaux de toiture
Les travaux sur un toit conçu pour retenir les eaux de pluie ne se déroulent pas comme sur un toit classique, car la pente de ce toit est de 0%. Willy Coenen, directeur général de l'entreprise DSB chargée des travaux de toiture, l'explique : « Lorsque nous effectuons des travaux sur un toit conçu pour la rétention d'eau, nous prenons, bien entendu, des mesures spécifiques, car une fuite peut avoir un impact considérable. Un tel toit est systématiquement compartimenté afin de garantir l'impact limité d'une fuite éventuelle. »
Sur le toit végétalisé ont été posés un pare-vapeur, un isolant d'une épaisseur constante et un système bicouche en Derbigum avec une couche supérieure anti-racines, le Derbigum SP AR. Le toit recouvert de gravier s'est vu doter d'un pare-vapeur, d'un isolant d'une épaisseur constante et d'un Derbigum SP FR en monocouche.
« Les travaux sur un toit plat – avec une pente de 0% - prennent aussi plus de temps », explique Willy Coenen, « En effet, l'eau ne s'écoule pas toute seule de manière naturelle. Si la surface est humide, nous devons préalablement faire en sorte qu'elle sèche avant de pouvoir continuer à travailler. C'est le cas lors de la pose d’un primer d’adhérence, de l'isolation, du pare-vapeur et de la couche finale d’étanchéité. C'est la seule manière d'éviter que l'humidité reste prisonnière. Et pour nous assurer que l’étanchéité soit parfaite, nous avons entièrement inondé le toit avant de poser les végétaux et le gravier. C'est le test ultime pour vérifier qu'un toit est effectivement étanche. »
Les architectes se disent satisfait du type de toit appliqué : « Comme nous participons souvent à des appels d'offre, nous ne sommes pas en mesure d'indiquer les marques qui ont notre préférence. Cependant, le bureau Pierre Blondel Architectes donne toujours la priorité à la durabilité . C'est pourquoi nous avons demandé des garanties à long terme pour d'importants éléments tels que l'étanchéité. De plus, nous estimons qu'il est important qu'un matériau continue d'évoluer pour s'adapter aux normes les plus récentes. Derbigum est l'une des marques répondant à ce critère et fournissant les garanties requises ainsi qu'une certaine fiabilité. »
Lauréat du concours Bâtiments exemplaires de la Ville de Bruxelles
En 2013, le projet a été lauréat du concours Bâtiments exemplaires de la Ville de Bruxelles. Le bureau Pierre Blondel Architectes avait en effet optimisé la durabilité. Un beau défi à relever, compte tenu de la combinaison architecturale atypique d’un logement social et d’un bâtiment public. La première décision prise a été d'opter pour des matériaux durables et naturels. Un système de récupération des eaux de pluie et un système de stockage avant-gardiste ont ensuite été installés. Ce stockage n'a pas uniquement lieu sur le toit, mais également au rez-de-chaussée et en sous-sol par le biais de bassins d'orage.
Enfin, un bilan énergétique particulièrement faible semblait s’imposer. L'électricité, le chauffage, la ventilation et la climatisation ont donc fait l'objet d’une grande attention. Des panneaux solaires ont été installés sur le toit de gravier. L'orientation sud-sud-est du bâtiment a joué un rôle prépondérant, car elle assurait une luminosité suffisante pour réduire au minimum l'éclairage artificiel tout en permettant au bâtiment de se réchauffer au soleil d'hiver et de se refroidir à l’ombre des arbres en été.
Tant la commune de Molenbeek que le bureau Pierre Blondel Architectes étaient déterminés à faire de ce projet une source d'inspiration. En concentrant toutes ces techniques écologiques dans un bâtiment très fréquenté, ils espèrent sensibiliser les habitants, les utilisateurs et les visiteurs à la problématique de l'énergie et à l'environnement.