Mea maxima culpa, Agathe et Mathieu. Et bonne route!

Se passer d’eau pour construire ? Vous voulez rire ? Avec tout ce qui nous tombe dessus depuis ce printemps ? J’ai découvert l’histoire africaine d’Agathe et de Mathieu, et j’ai compris comment convaincre les plus sceptiques d’entre vous à propos du fait que, non, l’eau n’est pas un bien inépuisable, même en Belgique.

Il y a quelques semaines, j’ai découvert le périple d’Agathe et de Mathieu Jaumain, deux architectes bruxellois partis vadrouiller en Afrique pour poser un regard que j’imaginais protecteur et à la limite du condescendant sur l’architecture de peuplades livrées aux éléments, et qui fait ce qu’elle peut pour résister au manque d’eau et de matériaux de construction conventionnels. Dans un premier temps, leur blog et leur chaîne Youtube m’ont un peu rappelé la lecture de l’album de “Tintin au Congo” et d’un Hergé hyper-paternaliste, à la limite de l’insulte.

Et puis, j’ai entendu parler de cette interdiction de consommer de l’eau sur les chantiers en Ardèche jusqu’à ce que les réserves retrouvent un niveau acceptable. J’ai fait le lien avec la situation dramatique de l’Espagne, et de celle des Pyrénées qui n’est guère plus brillante. J’ai ensuite pensé au manque de précipitations qui a frappé la Belgique l’été dernier, et du manque d’eau qui s’est poursuivi en automne, et a même marqué une partie de l’hiver.

Dans ces conditions, je l’avoue bien humblement, je me suis lourdement trompé à propos du périple d’Agathe et de Mathieu Jaumain. Leur initiative me semble désormais vitale. L’attention qu’ils accordent aux entrelacements de branches pour la construction de huttes, la façon dont les populations mauritaniennes, bissau-guinéennes, sénégalaises etc. construisent leur habitat est fondamentale car elle nous apprennent l’art de construire avec les ressources, en tenant compte de leur caractère limité.

Mea maxima culpa: ces deux architectes sont loin d’être des architectes bobos. Ils sont partis à la recherche de l’art fondamental de la construction, du respect de la nature et ont pris conscience que nous avons décidément bien plus d’enseignements à retirer de pays en développement que de nos certitudes. Encore désolé, Agathe et Mathieu. Et bonne route!

 

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