Pompes à chaleur : prêtes pour le grand public ?

Les pompes à chaleur sont récemment apparues de manière négative dans la presse : La hausse annoncée des prix de l’électricité coûterait aux propriétaires de pompes à chaleur une forte somme. Par comparaison avec d’autres sources d’énergie, les pompes à chaleur sont aussi moins populaires. Pourtant il y a beaucoup de développements intéressants et positifs dans ce secteur.

Le marché des pompes à chaleur est en croissance en Belgique, même s’il ne s’agit que d’une légère hausse. Le coût d’investissement retient pourtant toujours de nombreux utilisateurs potentiels. Ceci est clairement visible dans les chiffres publiés en mai par l’Agence Flamande de l’Énergie sur les demandes PEB depuis 2006. Ces dernières années, la part des pompes à chaleur comme source d’énergie renouvelable a diminué au profit des panneaux photovoltaïques ou des chauffe-eau solaires. Dans le même temps, le nombre de demandes initiales misant sur l’énergie renouvelable est passé de 6 pour cent en 2006 à 17,5 pour cent en 2013. Bien que la part d’énergie renouvelable par logement soit clairement en hausse, l’accroissement se situe surtout dans le domaine de l’énergie solaire. Une des raisons en est la forte baisse du prix des panneaux solaires ces dernières années.

 

Plus de renouvelable en 2014

Les chiffres de 2014 semblent différents. Pour les demandes de permis depuis 2014, les nouvelles constructions de logement doivent en effet produire elles-mêmes une quantité minimale d’énergie. Cela peut se faire avec un chauffe-eau solaire, des panneaux solaires, une pompe à chaleur, un système de chauffage par biomasse, un raccordement au réseau de chauffage urbain, en participant à un projet d’énergie renouvelable ou par une combinaison de plusieurs systèmes. Pour les projets de construction n’incluant aucune des options précédentes ou si l’option appliquée ne satisfait pas aux exigences de qualité, le niveau E sera réajusté de 10%. Un nouveau logement devra alors atteindre un E54 au lieu d’un E60.

Les déclarations initiales de 2014 montrent qu’environ deux tiers des demandeurs choisissent l’énergie renouvelable, soit une augmentation d’environ 40 pour cent. Dans ce groupe, environ 35 pour cent choisissent les panneaux photovoltaïques, 25 pour cent le chauffe-eau solaire, et 17 pour cent la pompe à chaleur. Le marché de l’énergie renouvelable reçoit ainsi un coup de pouce grâce à la règlementation qui devient plus stricte, mais ce sont les pompes à chaleur qui en profitent le moins. La raison reste évidemment le coût d’investissement qui ne semble pas tendre vers une diminution au cours des années à venir. Danny Dierckens de CTC : «  Le marché ne grandit en effet pas de manière exponentielle, je ne vois donc aucune raison pour laquelle les prix baisseraient rapidement. J’espère évidemment moi-même que les pompes à chaleur deviendront plus attractives. Mais je ne compte pas dessus. »

Jef Schelkens de CoolingWays voit encore une autre raison : « La prime à l’investissement est également très limitée. Ceci devrait assurément être adapté pour rendre les pompes à chaleur plus attractives. Les conditions pour de telles primes sont très élevées et sont plus strictes que dans les pays voisins. Un autre incitant pour les pompes à chaleur peut se trouver dans le rapport PEB. Là les décideurs devraient être plus ouverts aux techniques innovantes comme les pompes à chaleur au gaz. Pour cela il existe déjà des normes européennes, mais pourtant il faut quand même utiliser des détours dans le certificat PEB. Avec les prix de l’électricité qui montent, de telles pompes à chaleur au gaz sont assurément une alternative valable.

 

Réfrigérants et monoblocs

Sur le marché des pompes à chaleur lui-même il y a des changements, mais ce n’est pas le cas sur le plan du type de pompe à chaleur. La pompe à chaleur air-eau reste populaire en raison du bas coût d’investissement et du placement plus facile en regard des pompes à chaleur géothermiques. Ce qui évolue par contre, c’est le pourcentage de pompes à chaleur monobloc en comparaison de leur équivalent divisé ou multiblocs. Dierckens : “Cela vient des fabricants qui sont souvent occupés avec les multiblocs et qui maintenant s’investissent plus dans les monoblocs. C’est beaucoup plus facile pour l’installateur et signifie davantage de fiabilité pour l’appareil. On n’a rien contre les appareils multiblocs, mais si il y a de l’air ou de l’humidité dans l’installation, ils fonctionneront mal. En tant que fabricant vous ne pouvez pas le contrôler ».

Selon Dierckens il y a aussi un mouvement dans le domaine des réfrigérants vers des alternatives plus écologiques. Il met en avant l’ammoniac, le CO₂ et le propane, bien qu’ils aient tous leurs avantages et inconvénients. « L’ammoniac est toxique, le CO₂ est sous pression et le propane est inflammable. Mais beaucoup de réfrigérateurs fonctionnent déjà au propane, et il semble que ce réfrigérant soit l’alternative la plus logique pour le futur. Cette évolution favorise également le développement des monoblocs. Ceux-ci sont en effet plus sûrs  pour de tels réfrigérants ». Schelkens y ajoute encore l’évolution des pompes à chaleur pour les systèmes à haute température. « Le marché de la rénovation va s’accroître les prochaines années par rapport au marché des nouvelles constructions. Pour de tels projets, les pompes à chaleur doivent pouvoir fournir des températures plus hautes pour être raccordées aux installations existantes ».

 

Cet article est paru précédemment en néerlandais dans Installatie en Bouw.

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