Pour répondre à la demande croissante de logements, la transformation de bureaux en habitations se présente comme une alternative. À Bruxelles, plusieurs défis ralentissent toutefois la concrétisation de tels projets.
Face à la crise du logement et à l'essor du télétravail, la reconversion de bureaux en logements émerge comme une solution. Bertin Mampaka Mankamba (MR) a souligné en commission Logement qu'il était inacceptable de constater que des espaces de bureaux restaient inoccupés alors que des milliers de personnes étaient sans abri. La secrétaire d'État au Logement a affirmé que des reconversions existaient.
"Depuis la création de l'Observatoire des bureaux en 1997, 767 permis d'urbanisme ont été délivrés pour des reconversions de bureaux en logements, représentant un peu plus de 1.250.000 m². Si l'on suppose une taille moyenne de 90 à 100 m² par logement, cela signifie qu'entre 12.000 et 14.000 logements ont été créés au cours des 25 dernières années grâce à des reconversions de bureaux", a indiqué Nawal Ben Hamou (PS).
Plusieurs obstacles subsistent. Les reconversions sont encouragées par des incitations financières ou fiscales telles qu'une réduction de la TVA. La Région bruxelloise exonère ces projets de charges d'urbanisme depuis 2013. Cependant, les reconversions sont principalement le fait des promoteurs privés, se dirigeant presque exclusivement vers la production de logements haut de gamme, en raison du coût de la conversion en logements par rapport aux normes urbanistiques, a précisé la socialiste. Malgré cela, plusieurs projets de reconversion sont menés par des opérateurs immobiliers publics, tels que le projet Pléiades (Fonds du logement), le projet Luttre (SLRB), l'ancien bâtiment Tractebel à Woluwe-Saint-Lambert (SLRB) et un bâtiment rue des Palais à Schaerbeek (SLRB). La SLRB a également un projet de potentiellement 100 logements dans l'immeuble de bureaux Antares à Woluwe-Saint-Lambert. Ce projet est en cours de négociation.
"Néanmoins, les communes ne sont pas toujours enclines à encourager des reconversions, car les montants des précomptes immobiliers varient en fonction de la fonction du bâtiment. Cette réticence constitue clairement l'un des obstacles rencontrés dans la reconversion de bureaux en logements", a souligné Nawal Ben Hamou.