Regardez à l'intérieur du bâtiment Renaat Braem entièrement rénové de l'Université libre de Bruxelles (Origin)

L’œuvre ultime de Renaat Braem

Le bâtiment du rectorat a été conçu en 1971 par Renaat Braem, l’un des grands noms de l’architecture moderniste en Belgique. Achevé en 1976, ce projet fut son dernier chef-d’œuvre et demeure une pièce maîtresse du paysage urbain bruxellois. Sa forme elliptique allongée lui a valu des surnoms tels que « le caprice des dieux » ou encore « le cigare ».

Selon Renaat Braem, « L’ellipse, avec ses deux centres, incarne une dynamique et symbolise l’antidogmatisme ainsi qu’une vision héliocentrique du monde. »

Ce bâtiment, témoin du travail tardif de Braem, illustre sa philosophie d’une « architecture totale », imprégnée de symbolisme. L’ellipse, l’imposante marquise et les 500 mètres de fresques murales traduisent une vision du monde fondée sur la science libre et le progrès.

Un patrimoine préservé pour l’avenir

Classé en 2007 comme le plus jeune monument de la Région de Bruxelles-Capitale, le bâtiment a fait l’objet d’un vaste projet de restauration et de rénovation à l’occasion des 50 ans de la VUB en 2019-2020. L’objectif : adapter durablement ce joyau patrimonial aux besoins contemporains tout en préservant ses qualités architecturales exceptionnelles.

La philosophie de restauration s’est appuyée sur le respect du concept global imaginé par Braem. Si le bâtiment avait été subdivisé en bureaux individuels au fil des ans, l’idée originale d’espaces ouverts a finalement été adoptée. Les cloisons légères ajoutées dans les années 1970 ont été retirées pour mieux refléter la vision initiale de l’architecte.

Un béton sculptural et des fresques restaurées

Les espaces intérieurs ont été repensés pour offrir une ambiance harmonieuse, mettant en valeur les fresques murales qui traversent le bâtiment. Restaurées par Ornament, ces fresques racontent une histoire continue, depuis la création de l’univers au rez-de-chaussée jusqu’à l’émergence de l’homme libre dans une communauté libre au cinquième étage.

La marquise, élément sculptural en béton qui semble flotter sur deux colonnes, se prolonge dans le hall d’entrée. Sa restauration a nécessité des techniques innovantes pour préserver les bas-reliefs situés sous la structure. À l’intérieur, les défis techniques liés aux déformations des dalles de béton et à la corrosion des ancrages ont été relevés avec discrétion, afin de maintenir l’aspect originel du bâtiment.

Une lumière naturelle et une nouvelle perspective

La restauration a également intégré des ajustements modernes, comme de nouvelles fenêtres pour une meilleure acoustique et une sécurité incendie accrue, tout en assurant l’accessibilité universelle. La monumentale cage d’escalier a été prolongée jusqu’au toit, où un nouveau volume vitré compact permet d’offrir un accès à une terrasse panoramique. Cette extension, inspirée du design initial de Braem, utilise une structure différente avec des marches soutenues par des ailettes métalliques.

Un symbole vivant de la VUB

La restauration du bâtiment a renforcé son rôle en tant que symbole de la Vrije Universiteit Brussel et en tant que trésor architectural de Bruxelles. Depuis sa protection, l’intérêt pour ce monument n’a cessé de croître, porté par des publications, des visites guidées et des conférences. Ce projet a également mobilisé les étudiants, sensibilisant une nouvelle génération à la richesse de cet héritage.

« Le bâtiment Braem, avec ses fresques magnifiques et sa symbolique profonde, incarne les valeurs fondamentales de la VUB. Non seulement il est un symbole emblématique de notre université, mais il constitue également une perle architecturale au cœur de Bruxelles. Nous sommes fiers de réinvestir ce lieu inspirant », a déclaré Jan Danckaert, recteur de la VUB.