Un centre sportif entre architecture et paysage (AADD - Pigeon Ochej Paysage)

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En bordure du Lac de la Plate Taille, à Froidchapelle, les nouvelles installations de l’ADEPS s’inscrivent dans une démarche architecturale et paysagère qui dépasse largement ses propres limites. Ce généreux projet est signé conjointement par les architectes de AADD et de Pigeon Ochej Paysage.

Construire et restructurer

Depuis 2013, le centre ADEPS « Le Cierneau » dispose de nouvelles infrastructures sportives, installées sur le site des Lacs de l’Eau d’Heure. Répondant à un appel d’offres public, le projet est issu du travail de l’Atelier d’architecture Daniel Delgoffe, AADD, accompagné pour l’occasion des architectes paysagistes de Pigeon Ochej Paysage et de l’artiste Pierre Toby. Les nouvelles installations doivent s’insérer sur les berges, à proximité de bâtiments occupés par l’école de voile du centre. Les constructions existantes sont disposées de façon disparate. Elles sont immanquablement tournées vers le lac, au plus près de l’eau, et fonctionnent de façon individuelle, sans aucune interaction. Fidèle à leur démarche, les architectes d’AADD entreprennent une analyse fine des lieux : le manque de cohésion entre les éléments en place, et la pauvreté du dialogue avec l’environnement est flagrant. Suite à ce constat, le projet apparaît alors comme une belle possibilité de restructurer et de requalifier le site dans son entièreté.

 

Un choix d’implantation, une conversation avec le paysage

La proposition des concepteurs s’est distinguée de celles des concurrents par son choix d’implantation. Contre toute attente, les architectes décident d’asseoir le bâtiment sur un talus boisé sans relation immédiate avec le lac. Cette option manifeste 2 intentions essentielles dans le cadre du projet. La première concerne la restructuration des lieux : le nouveau centre vient « refermer » une grande zone plane, initialement utilisée par quelques terrains de sport et un grand parking. Clairement délimitée par l’ensemble des constructions, anciennes et nouvelles, et un talus prononcé, elle devient un nouveau morceau de territoire structuré à aménager. Ce travail du vide, propre au paysage, a permis de reconnecter les différents édifices et de les tourner vers un nouvel espace qualifié. Celui-ci est désormais occupé par des terrains de sport, des zones de détente et des accès paysagers. Le parking existant a été déménagé en périphérie. La démarche des concepteurs se réfère aux qualités environnementales du site. Le bâtiment a l’intention d’accompagner le paysage dans sa diversité. C’est pour cette deuxième raison qu’il a été décidé d’implanter le centre dans le sous-bois, légèrement en retrait. Les architectes sont en effet convaincus que ce rapport indirect au lac, plus subtil, donne une lecture entière de l’essence des lieux. Profitant de vues filtrées vers l’eau, au travers de son environnement boisé, le centre ADEPS s’installe dans un territoire tangible, caractérisé, en connexion avec toutes les spécificités du site.

 

Répondre aux objectifs et au-delà

La demande du maître de l’ouvrage est claire. Il s’agit de disposer de 3 salles distinctes, conçues pour des activités sportives de différents types. Un double accès est également souhaité pour gérer de façon indépendante la fréquentation des installations par les résidents d’une part, et d’autre part, par les visiteurs. Les 3 salles de sport sont articulées autour d’un espace de circulation commun aux lignes dynamiques. Le désaxement des volumes les uns par rapport aux autres induisent les flux circulations, tandis que les différentes orientations des façades s’accordent avec des vues cadrées et choisies en fonction de la spécificité de la salle. En effet, chacune d’entre elles possède une atmosphère propre aux sports qui s’y pratiquent. La salle de préparation physique est ouverte vers l’espace central. Les sportifs sont en relation avec l’animation qui s’y déroule. La salle de danse et de yoga est quant à elle introvertie, centrée sur les mouvements du corps et la concentration. La grande salle multisports est à l’arrière, engagée dans le sous-bois, bénéficiant de vues sur la végétation et le lac, en arrière-plan. En réponse à la qualité du site, les architectes ont voulu créer un lieu de pratique sportive empreint de son environnement. Le caractère non-professionnel de la pratique sportive a permis de prendre des libertés par rapport à la configuration d’une salle classique. Ainsi, la lumière pénètre généreusement dans les espaces, par de grandes ouvertures sur l’extérieur tout en créant de bonnes conditions de jeu. Les façades jouent avec le plein et le vide, la transparence et la translucidité, offrant des vues partielles et cadrées sur l’extérieur. Ces tableaux végétaux, changeant au cours de la journée et au fil des saisons installent les sportifs dans un lieu ouvert qui rappelle l’endroit où ils se trouvent.

 

Légèreté

Le bâtiment s’installe discrètement dans le paysage. Les architectes ont privilégié l’horizontalité : partiellement enterrés, les volumes épousent harmonieusement le relief. L’emploi des matériaux de teinte sobre et le jeu de reflets et de transparences des surfaces vitrées visent également une intégration en douceur. La légèreté est recherchée, en particulier pour la grande salle multi-sports. Celle-ci présente une structure métallique simplifiée et allégée autant que possible, grâce aux études du bureau d’études Lemaire. Ainsi, la base des colonnes est ancrée dans la dalle de béton. Ce procédé a permis de rigidifier la structure et d’en affiner les assemblages supérieurs. Le résultat est un volume léger, presqu’aérien qui se pose et s’appuie sur les autres volumes de briques foncées.

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