En 2008, le bureau louvaniste LAVA Architecten a remporté le concours d'architecture pour la conception du nouveau centre communautaire flamand De Rinck à Anderlecht. Ce projet est un bel exemple de la complexité qu'un projet bruxellois peut offrir. En effet, il fallait construire le nouveau bâtiment sans toucher à un fleuron du patrimoine historique bruxellois, la Maison d'Erasme, datant du XVe siècle.
La Commission royale des monuments et sites a également demandé la parfaite intégration du nouveau centre culturel dans l'ensemble des façades néo-baroques de la place.
Succession de bâtiments
Jusqu'en 2008, le centre culturel était une succession de bâtiments reliés les uns aux autres, qui s’étaient étendus au fil des ans et étaient devenus une implantation de la communauté flamande à Anderlecht, au cœur du centre historique de la commune.
Processus de participation
Un tel centre culturel permet d’héberger diverses organisations locales et supra-locales sous un même toit. La conception gagnante de LAVA a été présentée au public et aux utilisateurs avant sa mise en œuvre. Ce processus de participation a accordé beaucoup d’attention à la manière dont il faut parler d'architecture aux profanes.
L'image que l’on peut créer chez le spectateur lors d'une présentation correspond rarement aux sentiments exprimés lorsque le bâtiment est construit. Les ‘visiteurs’ ont été guidés - à différentes échelles - tout au long de leur parcours dans le nouveau centre culturel. Des maquettes 1/1, 1/5e et 1/200e ont également été montrés.
Ce processus de participation a certainement contribué à faire en sorte que le nouveau centre soit soutenu par tous ses utilisateurs. Malgré les modifications de conception, celles des estimations budgétaires et les nombreux échanges d’opinions, le bâtiment ressemble néanmoins toujours fortement à celui de la conception originelle.
Une rue intérieure
Derrière la façade préservée, une nouvelle rue intérieure permet d’accéder aux différentes fonctions du centre. Celles-ci sont disposées dans des volumes en briques, entre la rue intérieure et la rue publique. En scindant, en empilant et en déplaçant ces fonctions, les volumes de briques de ce bâtiment étroit apparaissent à l'échelle des bâtiments de la rue latérale.
Des jardins intérieurs pour la lumière
En incisant les volumes avec l’espace extérieur, des jardins intérieurs ont été créés qui, à la façon des cours, donnent aux espaces adjacents suffisamment de lumière et une belle vue. De cette manière, les problèmes liés à la question de l’intimité de voisinage dans ce noyau urbain sont aussi évités.
De larges vitrages dans des murs solides
Les nouvelles façades sont conçues comme de solides murs de maçonnerie percés de larges vitrages fixes et de petites fenêtres pouvant être ouvertes, ce qui garantit l’entretien et une ventilation naturelle.
Une vie de communauté
Le monument situé au coin de la rue est en train de retrouver, pour le nouveau centre culturel, son ancienne fonction, celle de bistrot. Derrière la façade préservée, les services administratifs du centre ont été installés dans un nouveau volume en briques.
Ces services donnent sur le centre et le cœur historique d'Anderlecht. De Rinck montre ainsi comment peut se construire une vraie vie de communauté. Le centre peut fonctionner par lui-même et tout seul, mais il tire sa valeur ajoutée de son emplacement au centre de Bruxelles.