Le directeur de la Société d’Aménagement Urbain (SAU), Gilles Delforge, a dévoilé ce jeudi le projet lauréat du dialogue compétitif qui préfigure le nouveau quartier qui va se construire sur le site de l’ancienne gare de triage Josaphat, en présence du consortium EIFFAGE/AXA qui en assurera la mise en œuvre.
Ce jeudi 6 avril, Gilles Delforge, le directeur de la Société d’Aménagement Urbain (sau-msi.brussels), a annoncé que les conseils d’administration de la SAU, de citydev.brussels, de la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB) et du Fonds du Logement ont désigné le partenaire privé chargé de la première phase d’urbanisation de l’ancienne gare de triage Josaphat.
Il s’agit du consortium formé par, d’une part, plusieurs sociétés du groupe EIFFAGE et, d’autre part, AXA Belgium. Ils sont accompagnés par une équipe de conception pluridisciplinaire assurant qualité et diversité de l’architecture et du paysage.
Fin 2017, la SAU, propriétaire du terrain, a été mandatée par les trois sociétés de logements de la Région pour piloter le marché public relatif à ce projet. Le marché a été lancé au niveau européen, via une procédure organisée sous la forme d’un dialogue compétitif.
Le projet porte sur une surface d’environ 4 ha. Il prévoit, au sein d’un espace vert continu d’environ 1,5 ha, la construction de 509 logements : 246 logements privés, 135 logements sociaux locatifs (SLRB), 105 logements moyens (citydev.brussels), 23 logements sociaux acquisitifs (Fonds du Logement).
Pour la SAU, « Un projet équilibré qui répond à des objectifs publics »
Gilles Delforge, le directeur de la SAU, a indiqué que « la SAU se réjouit d’enfin pouvoir montrer le projet sur lequel nous travaillons depuis plusieurs années et que nous ne pouvions pas dévoiler avant l’aboutissement de la procédure de dialogue compétitif. Au-delà de cet aspect « procédure », je me réjouis surtout que la SAU puisse à nouveau jouer son rôle d’assemblier du développement territorial bruxellois, pour une zone prioritaire de la Région, sur laquelle la SAU exerce la maîtrise foncière. Grâce à cette maîtrise foncière publique, la SAU a pu obtenir un résultat qualitatif aux plans architectural et environnemental et, qui plus est, équilibré en termes de typologies de logements, d’équilibres entre construction et préservation de la nature ».
Gilles Delforge, le directeur de la SAU, a par ailleurs remercié « les directions et les équipes de la SLRB, de citydev.brussels, du Fonds du Logement et le partenaire privé. En effet, tout au long de la procédure, tous les partenaires ont œuvré ensemble pour que le projet, à la fois, soit compatible avec le cadre législatif en vigueur et tire parti des évolutions des différents outils et stratégies régionales qui se mettent en œuvre dans tous les domaines. Cette résilience a permis qu’aujourd’hui, sans modification substantielle, le projet lauréat soit d’ores et déjà conforme au Good Living adopté en première lecture par le gouvernement, postérieurement au dépôt des offres finales. »
Laissant le soin de la présentation du projet à l’équipe de conception du consortium, Gilles Delforge a ensuite abordé l’enjeu principal du projet, à savoir qu’il constitue la réponse pertinente aux grands équilibres recherchés pour l’aménagement du site. « La friche actuelle et le talus boisé à l’Ouest du chemin de fer représentent ensemble une superficie de 10,6 ha. La zone « urbanisée » du nouveau quartier occupera 33% de cette surface. J’entends par urbanisée, l’emprise des constructions et les surfaces imperméables de toute nature. Cela veut dire que 67% de cette surface vont rester en pleine terre après réaménagement. Il s’agit des talus intégralement maintenus, de la friche conservée au Nord du nouveau quartier et des espaces verts publics et privés du projet qui représentent environ 1,5 ha. On dispose là des deux leviers indispensables pour pouvoir développer la biodiversité sur le site, à savoir : une taille critique suffisante de milieux favorables et leur caractère continu et connecté aux maillages verts existants autour du site, et cela, tout en construisant un quartier mixte avec des logements publics qui représentent plus de 54% de la surface construite de logements.»
Eiffage / Axa : « un projet dont nous sommes particulièrement fiers »
Christophe Van Ophem, le président d’Eiffage Benelux, a expliqué combien Eiffage se réjouissait d’avoir été choisi pour concrétiser ce projet dont « nos équipes sont particulièrement fières. Ceci, parce que les négociations avec la SAU et les autres partenaires publics ont débouché sur un résultat particulièrement équilibré. Dans un cadre préservé, le projet est « zéro rejet d’eau », « bas carbone » et se veut exemplaire en termes de durabilité. Il encourage la mobilité active des habitants pour répondre aux ambitions d’aujourd’hui et de demain. Un tel projet nécessite une équipe de premier plan tant pour la conception que pour la réalisation. Nous l’avons souhaitée largement bruxelloise. Nous remercions nos partenaires A2RC Architects, Karbon’ architecture et urbanisme, Office Kersten Geers David Van Severen, R²D² Architectes, WALD, Biotope, Concepto, Indigo, TVK, Up and Cie, Urban Water, VK Engineering et, qui nous ont permis de concevoir un projet très qualitatif. Enfin, nous remercions nos partenaires publics pour leur confiance. »
Clément Willemin, du bureau WALD, le paysagiste du consortium Eiffage / Axa, a souligné que « l’objectif du projet était de faire cohabiter les habitants et la nature. Le projet place les bâtiments au milieu d’un parc conciliant ainsi vie quotidienne et biodiversité animale et végétale. Près de 2 hectares d’espaces publics végétalisés, essentiellement piétonniers, offriront aux habitants un cadre convivial alliant mixité et sociabilité. Des commerces et activités économiques ainsi qu’une brasserie avec terrasse créeront une identité et un ancrage social forts. Des espaces conviviaux permettront d’accueillir rencontres et événements entre riverains dans un jardin central planté d’arbres fruitiers et de jardinières pour potagers. »
David Van Severen, l’un des architectes du consortium, a expliqué que « le projet met en avant une architecture qualitative, régulière et sobre, dont la matérialité faite de briques de récupération constitue le contrepoint au foisonnement de la végétation. La répartition des types de logements propose une large part de logements publics pour répondre de manière diversifiée aux besoins des Bruxellois. La forte cohésion architecturale entre logements privés, conventionnés et sociaux tend vers l'équilibre d'une ville d’égalité, de rencontres et de solidarité. »
Le paysagiste Clément Willemin a ajouté qu’« Avec le réchauffement climatique, les vagues de chaleur devraient s’intensifier dans les décennies à venir. Pour contrecarrer le phénomène des îlots de chaleur, l’orientation des constructions, la végétalisation du sol, la plantation d’arbres ainsi que la gestion réfléchie des eaux pluviales permettront de créer des microclimats et du confort thermique pour ce nouveau quartier. L’originalité de l’implantation permet une continuité des espaces verts et une imperméabilisation réduite. L’approche circulaire envisagée couplée à une démarche « bas carbone » évitera par ailleurs l’émission de plus de 8.000 tonnes CO2 équivalent lors de la construction. La gestion durable des besoins, associée à une démarche volontariste de recyclage tout au long de la vie du projet, réduira les émissions de CO2 de plus de 330 tonnes CO2 équivalent par an, et réduira de plus de 30.000 m³ la consommation d’eau potable. »
Bieke Comer, Présidente de la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale, se réjouit : « Avec les logements sociaux locatifs prévus pour la SLRB au sein de ce beau projet, nous pourrons apporter une solution concrète à 135 familles qui sont sur la liste d’attente pour un logement social. Elles auront l’opportunité de vivre dans un logement de qualité adapté à leurs revenus, dans un quartier mixte et un cadre verdoyant où la majorité du terrain reste dédiée à la préservation de la nature. Nous sommes très contents de cette collaboration fructueuse avec nos collègues de la SAU, de Citydev et du Fonds du Logement.»
Nathalie Renneboog, directrice générale en charge de la rénovation urbaine chez citydev.brussels a précisé : « Il s’agit d’une phase importante du processus de développement de cette zone auquel nous avons été associé en tant que partenaire depuis l’origine. Pour nous, les principaux mérites du projet résident non seulement dans ses exigences environnementales élevées mais également dans son programme de mixité sociale et fonctionnelle. Nous sommes naturellement impliqués au premier chef dans l’édification de 105 nouveaux logements conventionnés qui, aux côtés des logements sociaux de la SLRB, contribuent à la réalisation de l’objectif de notre contrat de gestion de mettre sur le marché 1.000 logements publics d’ici 2025. A partir de ce jour, l’autre challenge pour citydev.brussels consistera à reprendre le développement de la zone d’activités productives adjacente. Il s’agira notamment de la reconfigurer pour qu’elle s’intègre plus harmonieusement au quartier et que les activités qui s’y déploient répondent aux besoins de Bruxelles en terme d’emplois et de production urbaine locale.»
Lieve Lalemant-Scheerlinck, Présidente du Conseil d’administration du Fonds du Logement, a souligné que « Cette collaboration avec la SAU, Citydev et la SLRB est une première pour le Fonds. Nous nous réjouissons de participer à ce projet commun qui prévoit au total la construction de 509 logements de qualité à prix abordable. »