Les gourous de la mode Domenico Dolce et Stefano Gabbana ont voulu intégrer l’authenticité du patrimoine architectural romain à leur nouveau magasin Dolce & Gabbana dans la capitale italienne. Pour ce faire, ils ont collaboré avec Eric Carlson, du studio parisien CARBONDALE. Cela a mené à une interprétation contemporaine des traditions romaine ancestrales.
Située au pied des marches, sur la célèbre Piazza di Spagna de Rome, se dresse sur 800 mètres carrés et deux niveaux,la nouvelle boutique de luxe de la maison de couture italienne Dolce & Gabbana. Le design du magasin est une magnifique interpretation, pertinente et contemporaine, de l’identité commune de la marque et de Rome en matière de traditions culturelles, d’artisanat de puissance et de baroque italien.
À l’entrée, Eric Carlson inaugure l’expérience selon la technique baroque de la 'perspective accélérée', illusion magique qui déforme la perception de la profondeur, inspirée par la colonnade de Francesco Borromini au Palazzo Spada. Trois espaces contigus diminuent proportionnellement en taille, diamètre de colonne et motifs au sol pour créer une illusion augmentée de profondeur. Même les lustres éclatants en verre de Murano soufflés à la main, rouges et dorés, ont été conçus sur mesure à trois échelles différentes pour accentuer l’effet.
Depuis l’entrée, les visiteurs sont entraînés vers la Grande Salle, longue de 22 mètres, haute de 6 et coiffée de deux dômes parés de mosaïques en pierre taillées à la main dans un dégradé de couleurs. Les murs de cet espace à l’échelle du «Vatican» sont en béton brut, et ponctué de panneaux de soie moirés recouverts de verre dans un rouge cardinal lumineux. Le sol en pierre est un chef-d’œuvre de l’artisanat italien. 15 types de marbres différents s’associent géométriquement dans une gamme de couleurs allant du jaune intense au rouge, en passant par l’ivoire et les crèmes et blanc nacré, le bleu, les noirs et gris intensément veinés.
Rome est une ville baroque aux créations somptueuses, d’une importance essentielle, et dont l’hyperréalisme déforme et exagère la perception pour étonner et inspirer. La 'Galerie numérique' en est un exemple frappant inspirée de la Chapelle Sixtine et de la Galerie des cartes au Vatican. Après avoir gravi le grand escalier de marbre, les visiteurs découvrent une galerie linéaire les transportant dans un paradis céleste. A l’aide d’une technique architecturale baroque contemporaine, l’espace linéaire à demi voûté est doublé par son reflet dans un mur en miroir de grande longueur. Le baroque moderne est à son comble lorsque la fresque située au plafond et au mur de Paul Troger datant du XVIIIe siècle s’anime numériquement. En effet, à travers des écrans led, Hercules et Athéna prennent vie, entourés des perçantes vibrations des chants grégoriens noyés dans les nuages sombres de l’orage qui cède lentement la place à un soleil radieux.