A Malines, la 'forge d'images' De Maan s'appuie sur une longue tradition de théâtre de marionnettes, ayant vu le jour en 1948. Afin de se conformer aux réglementations en matière d'incendie et d'accessibilité, les bâtiments historiques de la chapelle du Saint-Esprit et de la maison du Saint-Esprit ont dû être rénovés. A la demande de la ville, les architectes Beeck & Hermans et import.export ARCHITECTURE (IEA) ont pris respectivement en charge la restauration et la nouvelle construction.
Le calendrier des exigences a augmenté en même temps que la conception de la rénovation. Après une analyse approfondie du site et des bâtiments, il a été décidé d'installer deux salles de théâtre dans un nouveau bâtiment. « Cette approche a permis d'évacuer les fonctions théâtrales lourdes des parties monumentales plus fragiles, afin de mieux répondre aux exigences contemporaines de technologie, de confort et d'accessibilité. De plus, cela nous a permis de restaurer pleinement les édifices », explique-t-on au bureau d'architectes.
La création de relations visuelles, physiques et tactiles originales entre le nouveau bâtiment et les bâtiments existants s'est avérée cruciale. Pour les architectes Beeck & Hermans, « c'est comme si l'on créait trois circulations autonomes et claires, mais également aventureuses pour le public, les acteurs et l'administration à travers l'amalgame de bâtiments. En outre, nous avons réalisé un certain nombre d'espaces particuliers d'expérimentation et destinés aux utilisateurs, chacun ayant son propre caractère, son atmosphère et ses détails architecturaux. »
Le plus grand défi a sans doute été la collaboration entre toutes les parties concernées. Deux équipes d'architectes et deux entrepreneurs ont travaillé en étroite collaboration avec la ville de Malines et le théâtre de marionnettes. Cela a rendu le projet assez complexe, mais en même temps interactif. « Au cours des travaux, des découvertes exceptionnelles ont été faites, telles que des trappes extérieures datant du XVIIe siècle, qui représentaient un nouveau défi pour la résistance au feu, car on voulait les garder de manière fonctionnelle. »
Le projet montre que, moyennant une bonne approche, la synergie entre monuments anciens et architecture contemporaine peut mener à un lieu nouveau, chargé de sens et inspirant. Selon les architectes, « c'est un excellent exemple de préservation historique complète et intégrée, dans laquelle le patrimoine immobilier va de pair avec l'architecture contemporaine et contribue activement à la qualité et à l'expérience de la ville à différentes échelles (urbaine, architecturale, histoire de l'art…). L'ensemble vit, travaille et, comme le théâtre de marionnettes qu'il abrite, suscite l'émerveillement et l'admiration des passants et des utilisateurs. »
Les techniques de restauration traditionnelles, avec une attention toute particulière à la restauration des voûtes en argile (avec médaillon), le dégagement et la conservation de peintures murales et l'intégration des trappes extérieures dans une armoire-vitrine résistante au feu, rendent le projet très particulier. La durabilité réside dans la préservation maximale du bâtiment, sans sur-restauration. En installant le nouveau bâtiment contre l'ancien, les façades latérales et arrière ont reçu une deuxième couche de protection, ce qui a pu compenser la préservation de la façade sans aucune autre intervention.