Autoportrait : Jean-Paul Mathen

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Ayant eu dernièrement le plaisir de me retrouver à la même table que Jean-Paul Mathen, j'en ai profité pour faire sa connaissance, expérience agréable que je partage volontiers par le biais de cet autoportrait. Jean-Paul Mathen installe son atelier (ne dites pas bureau !) en 1975 à Corbais, en Brabant wallon. En 2008, il a la chance de voir son fils Jean-Christophe le rejoindre. Depuis lors, avec une équipe d'une dizaine de personnes, l'atelier d'architecture mathen cultive une passion de l’art dans la rencontre de l’autre.

Sa vision de l’architecture

Parmi les projets que vous avez réalisés, quels sont ceux qui vous procurent le plus de fierté, et pourquoi ?

Près de nonante pourcent des projets d’habitations unifamiliales (près de 315 habitations unifamiliales différentes) ont été conçus dans un cadre budgétaire et de délai souhaité tout en répondant aux besoins et attentes d’espaces, de lumière et de spécificités exprimés par les maîtres de l’ouvrage. Deux écoles, l’une primaire (à Marcinelle) et l’autre destinée aux élèves du secondaire (à Wavre) ont été l’occasion pour moi de m’interroger sur les espaces et organigrammes à mettre en place pour tenter de s’inscrire au mieux dans une pédagogie tournée vers l’excellence et le respect des différences telle que souhaitée par la communauté éducative.

 

Pour quel projet en cours ou en préparation avez-vous des attentes élevées ?

Le nouveau crématorium de Bruxelles (Evere) conçu en association avec Edouardo Souto de Moura, où mon fils Jean-Christophe s’investit avec toute l’équipe de l’Atelier pour répondre au programme ambitieux avec un enthousiasme et une rigueur propres à rencontrer la spiritualité d’un tel projet.

 

Quel projet d’un autre architecte belge est selon vous un coup dans le mille ?

L’église Saint-François de Louvain-la-Neuve, conçue par mon estimé confrère Jean Cosse qui y a développé toute sa sensibilité en référence à une culture architecturale qui trouve ses sources dans l’histoire de notre société à travers ses peurs, ses contrastes et ses croyances.

 

Quels architectes étrangers sont pour vous une grande source d’inspiration ?

Les architectes de la renaissance italienne et ceux d’aujourd’hui.

 

Quels projets récents construits à l’étranger considérez-vous comme particulièrement réussis ?

Le stade de Braga (près de Porto) conçu par Souto de Moura qui a réussi à inscrire parfaitement ce projet important et présent au sein d’un site adossé à une colline tout en veillant à concilier harmonieusement les expressions de la superstructure et des spécificités d’un tel programme. 

 

Quel jeune architecte belge vous impressionne le plus pour le moment ?

Pierre Blondel, de la génération qui me suit et à travers la diversité, l’ingéniosité, l’écriture et la sensibilité exprimées à travers certains de ses projets

 

Quels aspects du métier d’architecte trouvez-vous passionnants ? Inciteriez-vous vos enfants à vous suivre dans cette voie ?

L’architecture est pour moi un domaine d’expression qui puise ses ressources dans la connaissance de nombreuses disciplines qu’elles soient humaines, scientifiques ou appliquées, règlementaires, théâtrales, artistiques… et la curiosité comme la recherche sont des moyens utiles pour en comprendre des parties. C’est une voie comme une autre de se réaliser à travers la pratique d’un métier et je n’ai pas dû inciter mon fils à la suivre. Il l’a découvert par lui-même à travers ses propres cheminements.

 

Quelle rencontre fut décisive pour votre épanouissement en tant qu’architecte ?

Le professeur Raymond Lemaire en qualité de « passeur d’idées et humaniste » où, tel un père, il m’a accueilli au sein de son bureau sis au Béguinage de Leuven à la fin de mes études et a tenté lors de nombreux échanges voire lors de confidences, de me transmettre la connaissance du quand, pourquoi et comment du devenir de l’homme.

 

Vous reconnaissez-vous encore dans le jeune étudiant ambitieux que vous avez été ? Rêve et réalité se sont-ils rejoints ?

Ambitieux certainement pas en qualité d’architecte connu ou reconnu, mais confiant de l’intérêt d’avoir pu découvrir et élargir des connaissances au sein d’autres facultés de l’UCL, j’ai tenté le rêve de pouvoir, par mon travail, œuvrer au sein de la société active en qualité de maillon solidaire utile à l’épanouissement de notre humanité.  Ce travail n’est pas terminé et m’anime encore tous les jours.

 

Un peu de tout

Quel autre métier auriez-vous voulu exercer ?

Globe trotter, photographe, poète et peintre saltimbanque à courir à la rencontre du monde. Tout un programme, déjà en perspective, pour le moment où je serai pensionné.

 

Où avez-vous suivi votre formation en architecture ?

À la Faculté des sciences appliquées de l’UCL à Leuven (candidatures) puis à Louvain-la-Neuve dès 1972.

 

Chez qui avez-vous été stagiaire ?

Collaborateur non stagiaire au sein du bureau du Professeur R. Lemaire qui n’est pas un architecte, j’ai ensuite rejoint, après mon service militaire, le bureau de l’architecte M. Boelens (Bruxelles), spécialisé dans les immeubles de logements sociaux et gares de métro. L’atelier des architectes associés  Paul Becker et Marc Migeotte - m’a ensuite permis pendant plus d’une année de me familiariser aux projets industriels et commerciaux. 

 

Quel était le titre de votre travail de fin d’études ?

Deux travaux faisaient partie du travail de fin d’études :

  1. Partie technique : « Mise au point d’un procédé de maquette aérienne pour l’étude du microclimat dans un environnement construit »

  2. Partie architecturale : Etudes sociologiques, urbanistiques et architecturales dans le cadre de la conception de logements inter générationnels à Chaumont-Gistoux.

 

Votre livre d’architecture favori

Les ouvrages de Jean Cosse et Georges Pepermans

 

Votre livre favori (hors architecture)

Je n’en ai pas et passe volontiers d’un livre d’histoire (ancienne ou récente) à un essai de géopolitique, d’un ouvrage de Jean Guidon à celui d’Hubert Reeves ou encore à un précis des techniques anciennes appliquées pour vivre simplement.

 

Votre film préféré

Le pianiste ou encore la liste de Schindler

 

Votre programme tv préféré

Les documentaires d’ARTE sinon les films d’action et d’intrigues policières

 

Votre musique favorite

Mozart, Vivaldi, Chopin, Rachmaninov. Le Jazz en général, le blues et le piano en particulier (Les McCann, …). Puis, bien sûr, Michel Berger dans toute son oeuvre comme celle des Pink Floyd et des Dire Straits.

 

Que faites-vous volontiers dans vos temps libres ?

La lecture, l’information quotidienne ou hebdomadaire après l’entretien de mon habitation-ferme en Ardenne où ma femme et moi avons des chevaux. Cet environnement privilégié m’amène aussi à travailler la coupe de bois en forêt, le fendage, le « bobcat » pour le fumier, le tracteur pour l’entretien des pâtures etc…

 

La ville belge que vous préférez

Leuven et Brugge sur le même pied d’égalité

 

La ville européenne que vous préférez

Sienne puis Florence

 

Dans quel pays auriez-vous voulu naître et grandir ?

Né au Congo Belge, réfugié en 1960, j’ai grandi et suis heureux de vivre en Belgique.

 

Etes–vous sportif, actif ou passif ? Quel sport ?

Selon les saisons, la marche en forêt, en voiture d’attelage ou encore les sports nautiques.

 

Votre site d’architecture favori

Celui de l’AABW, association des Architectes du Brabant wallon

 

D’autres sites web que vous appréciez particulièrement ?

Spotify et celui de l’IRM

 

 

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