Nous vous emmenons cette semaine à Eupen pour le projet récompensé par le Grand Prix d’Architecture de Wallonie dans la catégorie Ouvrage d’Art ou Espace Architecturé. Dans le cadre du concept de développement urbain Eupen 2012+, la ville d’Eupen avait lancé en 2006 un concours d’architectures portant sur l’aménagement de la Ville Haute. C’est la s.c.r.l. d’architectures Artau, en association avec le bureau PR&P Palotas, Reichelt & Partner GmbH, (et avec le concours du bureau d’étude Via –Pierre Vanderstraeten) qui a remporté le concours. Leur approche urbanistique et architecturale novatrice en terme notamment d’utilisation et de partage de l’espace urbain a fait la différence.
La Ville Haute d’Eupen formant un paysage remarquable et singulier, l’aménagement urbain a été conçu pour pacifier et réconcilier, par le partage et l’accessibilité, l’enchainement des lieux qui forme la structure centrale de la Ville Haute. Un projet d’espace partagé qui fait référence aux aménagements urbains européens les plus innovants dans ce domaine.
Respect de l’ensemble des usagers
Les architectes ont pris le parti de supprimer autant que possible bordures, potelets, garde-corps, signaux routiers et marquages au sol afin de transformer les pratiques sociales de l’espace public par la considération réciproque et respectueuse de l’ensemble de ses usagers, tous admis et tous conviés à négocier paisiblement l’occupation des lieux. Cette négociation s’effectue par un traitement tout en nuance de l’espace urbain à partir de guides et de repères physiques que sont le dessin du sol, le mobilier implanté de manière régulière comme autant de balises pour les arrêts et les déplacements ou encore les plantations. Ces dernières, par leurs implantations au droit des dilatations et des resserrements aiguisent la curiosité, stimulent l’intérêt des cheminements ou fixent clairement les limites de l’espace partagé afin d’induire naturellement un comportement différent des usagers.
Des aménagements plus sobres
Le vocabulaire des espaces publics est, quant à lui, proposé dans une perspective d’unité et de sobriété que ce soit dans le choix des revêtements de sol, du mobilier, des plantations ou du traitement de l’eau via « un bassin statique ». Dans cet environnement urbain partagé et polyvalent, le paysage, l’architecture et la culture locale redeviennent prédominants par rapport aux aménagements dictés habituellement par le vocabulaire routier. L’asphalte coulée a été utilisée pour les voiries et des pavés béton pour les espaces piétons. Les sources lumineuses de type « LED » ont été généralisées afin de limiter les coûts de consommation et de maintenance. Le réseau d’égouttage et des impétrants ont été remis à niveau et complètement rénovés.