IBIC remporte le prix de l’innovation 2025 de Vlario
Lors de la remise du prix de l’innovation 2025 de VLARIO – la plateforme de connaissance pour l’assainissement et la gestion municipale de l’eau – IBIC, filiale du groupe SOPREMA, a été primée pour le projet H2pOwer – Phytoparking + toit végétalisé de berges. Avec cette solution novatrice, Rietland et le bureau d’ingénierie allemand Blumberg démontrent que la réutilisation circulaire de l’eau à l’échelle du bâtiment est parfaitement possible en contexte urbain. L’association d’un système naturel d’épuration des eaux usées avec un toit végétalisé de berges rend le projet particulièrement pertinent face à la sécheresse croissante et à la nécessité urgente de ressources hydriques alternatives.
Le concept lauréat
Plus en détail, le concept se compose des étapes suivantes :
Les eaux usées sont épurées via un Phytoparking. Ce système traite les eaux usées de manière économe en énergie jusqu’à obtenir une qualité suffisante pour la réutilisation. Ainsi, aucun rejet d’eaux usées n’est nécessaire et les taxes de rejet diminuent, sans qu’il faille sacrifier d’espace supplémentaire. La surface est utilisée pour le stationnement des voitures.
L’eau épurée est utilisée pour l’irrigation d’un toit végétalisé de berges. Les plantes de ce type de toit possèdent une grande surface foliaire, ce qui engendre une forte évaporation estivale. Cela réduit le stress thermique local et rafraîchit l’espace sous le toit avec une faible consommation d’énergie (comparé à une climatisation, par exemple).
L’eau épurée restante, combinée à l’eau de pluie, sert à alimenter les chasses d’eau. Cela permet de réduire la consommation d’eau potable. Les eaux usées étant produites tous les jours, la capacité est assurée en continu. L’économie d’eau totale varie de 30 à 95 %.
Les excédents d’eau épurée ou de pluie peuvent être infiltrés dans le sol, ce qui contribue à lutter contre l’assèchement des sols.
Le toit végétalisé de berges est esthétiquement plaisant et favorise la biodiversité. Toitures et murs végétalisés s’intègrent de plus en plus en milieu urbain, mais les plantes ont besoin de nutriments et d’arrosage. Ce cycle de l’eau assure aux plantes ce dont elles ont besoin, même en été, sans gaspiller d’eau potable.
Projet de démonstration
Le projet pilote a été réalisé au siège d’Argex, où les eaux usées, principalement les eaux des sanitaires, sont épurées grâce à un Phytoparking. Ce système traite les eaux de 40 employés sur deux emplacements de parking. Une campagne de suivi menée par l’université de Gand a confirmé que la qualité de l’eau répond aux normes flamandes, ce qui permet son rejet dans les eaux de surface. Dans ce projet, l’eau épurée est ensuite pompée vers un toit végétalisé de berges, composé d’un bassin avec plantes aquatiques et 8 cm d’argex. Le niveau d’eau atteint juste sous les billes, les maintenant saturées et les plantes avec les racines constamment humides. En été, quand l’évaporation est forte et que l’eau se fait rare, les billes d’argex permettent aux plantes de survivre plus longtemps grâce à une libération d’eau retardée. L’étude n’a pas encore montré de purification stable du toit végétalisé concernant le carbone et l’azote, mais cela pourrait évoluer avec la maturation des plantes.
Le toit végétalisé de berges : le plus frais
IBIC a également installé trois toitures végétalisées de 50 m² sur le toit d’Argex (extensive, intensive et de berges). VITO a suivi durant un an les capteurs de température posés sur et dans ces trois toitures. Les résultats indiquent que la couche sous le toit de berges reste la plus fraîche, jusqu’à 3 °C de moins qu’un toit végétalisé classique en été. De plus, ce type de toit est plus léger et favorise une plus grande biodiversité. Trois arguments qui en font un nouveau modèle de toit végétalisé particulièrement prometteur.
Il est donc évident que la réutilisation circulaire de l’eau à l’échelle du bâtiment est une option réaliste en Flandre. En combinant intelligemment différents modules bleus et verts, il devient possible de faire face aux défis du changement climatique.