Aperçu des contributions belges à la Biennale de Venise 2025
Les architectes et chercheurs belges ne se distinguent pas uniquement dans le pavillon belge lors de la Biennale Architettura 2025. Partout ailleurs sur la biennale, répartis entre l’Arsenale, la Corderie et divers pavillons nationaux, des Belges contribuent à des installations et expositions remarquables. De collaborations internationales à des technologies expérimentales et des installations engagées socialement : la présence belge est à la fois diversifiée et pertinente sur le fond. Dans les jours à venir, Architectura.be proposera un reportage approfondi sur certains de ces participants, mais voici déjà un aperçu des contributions les plus marquantes.
Paysages militaires dans la contribution lettone
Que signifie vivre à la frontière extérieure de l’OTAN, dans un contexte de tension géopolitique ? Cette question est au cœur de Landscape of Defence, le pavillon letton, conçu par Liene Jākobsone et Ilka Ruby. L’exposition explore comment les infrastructures militaires et la logique défensive influencent la vie quotidienne des habitants en Lettonie. Une étude visuelle préparatoire a été réalisée par Sampling et NOMAD Architects. L’architecte belge Manten Devriendt (Sampling) a participé au projet, soutenu par le gouvernement flamand.
Construire entre tradition et technologie
Dans la Corderie emblématique, Wesam Al Asali, Romina Canna, Robin Oval et l’ingénieure structurelle belge Sigrid Adriaenssens (professeure à Princeton University) présentent l’installation Alternative Skies. Ce projet invite à repenser notre manière de construire, avec une attention particulière portée aux techniques de toiture indigènes, à la géométrie et aux matériaux naturels. En croisant savoirs traditionnels, fabrication numérique et artisanat, l’installation met en lumière l’intelligence des cultures constructives collectives.
Frontière entre pensée artificielle et humaine
Parmi les participants sélectionnés personnellement par le commissaire principal Carlo Ratti figure le scientifique belge et pionnier de l’IA Luc Steels. En collaboration avec le chercheur et artiste japonais Takashi Ikegami, il a développé l’installation Am I a Strange Loop?, une expérience à la fois philosophique et scientifique dans laquelle un robot doté d’IA suggère une forme de conscience de soi par l’observation et l’interaction. L’installation propose une réflexion sur la frontière entre pensée artificielle et pensée humaine, et invite le public à un dialogue direct avec la technologie. Steels prolonge ici son long parcours à l’intersection de la science, de l’art et du langage.
Bureaux belges dans le pavillon albanais
Dans le pavillon albanais Building Architecture Culture, la commissaire Anneke Abhelakh examine comment les pratiques architecturales et les transformations sociales s’influencent mutuellement. L’exposition réunit des voix issues de la pratique et du monde académique autour de thèmes spatiaux actuels en Albanie. Parmi les projets de référence intégrés à la scénographie et à la réflexion figurent aussi des contributions belges de 51N4E, XDGA et OFFICE KGDVS. Leur travail n’est pas présent physiquement sous forme d’installation, mais utilisé comme matériau documentaire et conceptuel. Il souligne l’impact international des pratiques de conception belges.