Dans quelques jours, les élections communales auront lieu. Et il se pourrait bien que l’on y coche la bonne case : celle de l’analyse de nos besoins réels et de la sobriété.
À l’aube des élections communales (les plus importantes qui soient à mes yeux), il est un thème qui revient avec une récurrence que je n’avais jamais constatée jusqu’ici : celle de l’habitat léger. Désormais-surtout parmi les politiques de l’opposition-, on veut inscrire cette thématique de l’habitat léger à l’agenda. De fait, cette thématique de l’habitat léger me semble essentielle. Pas seulement parce que les gens sont de moins en moins nombreux à pouvoir disposer de 300.000, 400.000, voire 500.000 pour se payer une maison juste “convenable” (ne riez pas, je vous jure que c’est vrai), mais aussi parce que le temps me semble venu d’enfin réfléchir en termes de besoins.
Avons-nous vraiment tous besoins de 400m² habitables quand on est un couple ? Une salle à manger (la pièce de devant, comme on dit dans le Borinage) est-elle encore nécessaire lorsqu’on y mange qu’une fois par an ? Une chambre d’amis est-elle absolument incontournable si l’on peut transformer un grenier en espace polyvalent ? Comme déjà évoqué plus haut, il y va de notre budget, mais aussi de l’utilisation rationnelle des espaces et des ressources. En effet, même superbement isolée, une maison de 400 m² consomme évidemment plus de ressources qu’une tiny house de 15 m², surtout lorsque cette tiny house est, elle aussi, superbement isolée…
Un autre thème a émergé de ma boîte mail. Il me vient du Louvain research institute of Landscape, Architecture & Built environment. Et il concerne une recherche connexe à celle que je viens d’évoquer : le slowheat ou l’art de plus chauffer les corps, et moins les logements. Cette recherche collective sur la sobriété de nos pratiques de chauffage a fait l’objet d’un livre passionnant publié sous la direction de Geoffrey van Moeseke. L’ouvrage pose la question essentielle suivante : et si le confort n’était pas qu’une question de température ? Et une réflexion corollaire : et si, en apportant de la chaleur directement au niveau du corps, on pouvait, sans perte de bien-être ni travaux importants, non pas réduire, mais diviser nos consommations de chauffage domestique? On pourrait suspecter un sujet éthéré, déconnecté des réalités pratiques, mais non. Le sujet est on ne peut plus terre à terre. Il a en effet mobilisé 29 ménages bruxellois entre 2020 et 2023 qui ont pu tester “pour de vrai” ce concept intéressant.
Espérons que ce livre tombera entre les mains d’un maximum de bourgmestres, d’échevins, et de conseillers communaux. Parce que vraiment, je vous le dis, c’est là, dans la réflexion sur le sens de la sobriété, que se jouera l’avenir de notre planète.