Foster Farm : quand SI studio aide les bonnes idées à sortir du Bois

Sébastien Cruyt (SI studio, ex-Synergy International) est un architecte qui apprécie les projets atypiques. Personnellement, j’ai plaisir à le suivre depuis son travail à la Chapelle musicale Reine Elisabeth, il y a une dizaine d’années. Cette fois, c’est à la concrétisation d’un concept unique dans lequel il s’est impliqué, mêlant activités d’agroécologie et d’artisanat et leur promotion – via la mise à disposition d’espaces de bureaux et de conférences ainsi que d’un restaurant, le tout en partant d’une vieille ferme en carré entourée d’une trentaine d’hectares de terres.

Entre ces deux projets fort différents, une multitude d’autres se sont succédés comme autant de témoins des convictions des fondateurs de Synergy International et des associés actuels. Avec un point commun : toujours utiliser la technologie appropriée en fonction du contexte local, et ce dans une optique de limitation de l’empreinte écologique. Parmi les références du bureau, on trouve plusieurs fermes, mais aussi des bâtiments tertiaires primés comme « Loi 42 » à Bruxelles, le siège de Thomas & Piron Bâtiment à Wierde, ou encore les bureaux d’Investsud à Marche-en-Famenne, premier bâtiment passif homologué en Wallonie. 

 

Un écosystème articulé autour d’une vision commune de respect de la terre

Porté par Louis du Bois, Foster est né de la volonté de la famille de faire revivre la terre et les métiers du terroir sur le site de l’ancienne ferme Terfosse. Située littéralement le long de l’E411 à Rosières, celle-ci a été bâtie au XVIIIe siècle et abandonnée depuis 2019.

Animé par la passion de la nature, de l’alimentaire respectueux, de l’authenticité et de la convivialité, le maître d’ouvrage a imaginé et développé Foster. Pour ceux qui, comme moi, sont sceptiques devant le choix de l’anglais pour « vendre » un tel projet, qui plus est éminemment local, une petite explication s’impose : inversez les deux syllabes du nom d’origine de la ferme – Terfosse – et vous obtenez Foster, qui, par un heureux hasard signifie « promouvoir, développer, cultiver ». Ce qui correspond précisément à la volonté du porteur de projet. Bien vu, Monsieur du Bois !

Foster se présente comme le premier écosystème éthique et durable en Wallonie qui rassemble les métiers de la terre, les métiers de la table et les professions intellectuelles. Cet écosystème unique s’articule autour d’un accès à une terre agricole pour les maraîchers, d’un lieu de développement pour les artisans, d’espaces de travail et collaboration pour les entrepreneurs, d’un restaurant pour déguster les saveurs produites localement et d’un espace événementiel.

 

Une vision partagée et une implication très en amont

Partageant les mêmes valeurs, Louis du Bois et Sébastien Cruyt se sont retrouvés à l’issue d’un concours d’architecture, le second n’ayant depuis lors de cesse que d’aider le premier à concrétiser le programme de son projet. A la suite d’une analyse du site de 30 hectares et des différents corps de bâtiments constituant la ferme existante, SI Studio a fait une proposition combinant rénovation et nouvelles constructions. Maximiser les connexions visuelles avec le paysage et les autres bâtiments, réduire les nuisances sonores venant de l’autoroute – notamment grâce aux nouveaux volumes remplaçant des annexes obsolètes – et rendre l’ensemble bâti autonome énergétiquement furent trois axes majeurs de travail.

Au total, le bâti comprend environ 2000 m2, répartis en 1155 m2 rénovés et 817 m² nouvellement construits. Dans une logique d’implantation, les activités les plus animées sont regroupées au rez des bâtiments (ateliers d’artisanat, ateliers de production, espace de vente, cantine partagée ou encore espace de co-working,) tandis que les occupations  nécessitant plus de privacité et de calme comme les bureaux et les espaces de conférence, sont situés aux étages, profitant d’une vue imprenable sur le paysage environnant.

 

Quasi autosuffisance

Foster est l’un des premiers bâtiments en Wallonie à être en quasi autosuffisance énergétique grâce à la présence d’un parc de panneaux photovoltaïques et de petites éoliennes et batteries de stockage. Le domaine dispose également d’eau potable naturelle et de système de récupération des eaux.

Actuellement, des artisans ont déjà trouvé leur bonheur à Foster Farm, comme un coutelier et un producteur de boissons bio naturellement sans alcool imaginées par le chef Sang Hoon Degeimbre comme alternatives au vin. Louis du Bois ouvre la location des autres espaces le 1er mars prochain et se donne jusqu’à la fin de l’année pour faire fonctionner à plein les synergies entre artisanat et entreprenariat.

 

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